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Jean-Marie Le Pen est un agent provocateur. Durant sa déjà longue, trop longue, carrière politique, l’ancien président du Front national devenu président d’honneur du parti d'extrême-droite, candidat tête de liste aux Européennes de dimanche prochain dans la région PACA, a « popularisé » des formules chocs destinées à émoustiller le quidam et à faire sa publicité personnelle à peu de frais. Je ne reviendrai pas avec insistance sur le « Durafour crématoire », sur le point de détail de l’histoire (la Shoah !) non plus que sur les « Sidéens » victimes d'une maladie mortelle se diffusant par la salive. Si Le Pen a en a fait saliver avec ses blagues morbides, je n’en suis pas. Même s’il a perdu de sa superbe et de sa vivacité d’esprit — Le Pen prend un an tous les ans comme tout le monde — il demeure obsédé par ses vieux démons et conserve un pouvoir de nuisance incontestable. Certes, sa fille se montre plus prudente, plus habile, sans rien céder sur le fond mais les campagnes de Marine sont souvent polluées par les saillies de papa. Ce dernier se moque des dommages collatéraux forcément limités en ces périodes de populisme et d’euroscepticisme galopants. L’antienne de Le Pen-père, je devrais dire la rengaine, c’est l’islamisme envahisseur. Cachez vos femmes, protégez vos églises, procréez plus, ce sont les conseils donnés par JMLP pour se protéger des musulmans, néo-colonisateurs d’une Europe blanche et sans tache. Mais comme nous n’y arriverons pas seul, Jean-Marie Le Pen a trouvé la parade : « Heureusement a-t-il déclaré publiquement, Mgr Ebola nous aidera » signifiant que le virus mortel répandu notamment en Afrique, parviendrait à éliminer « les souches malsaines ». Quelle drôle d’idée. Et surtout quelle pensée maléfique. Le Pen serait-il devenu gâteux ? Serait-il passé du rabâchage au radotage ? En fait de virus, j’ai l’impression que ce n’est pas le virus Ebola que doit craindre Le Pen mais le virus éboulis car c’est bien ce qu’il est devenu.