On se souvient de la célèbre phrase cynique d'Henri Queuille: "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent",
elle date de la IVème république.
Nicolas sarkozy vient de céder à une vieille revendication centriste hier, en souhaitant inclure dans la constitution un engagement d'équilibre budgétaire: il souhaite donc que les budgets de
l'état, de la sécurité sociale, et des collectivités territoriales (elles apprécieront cet engagement sans concertations sur leurs budgets, car elles sont responsables de celui-ci et donc des
marges de manoeuvre qui lui sont associées légitimement, la remarque vaut également pour la sécurité sociale) soient en équilibre dans la cadre d'une programmation pluriannuelle, ce qui est
évidemment moins contraignant qu'un budget annuel en équilibre.
La France va faire l'objet ce mois-ci d'un avertissement de la part de Bruxelles au sujet de son dépassement budgétaire pour 2008 et 2009. Nicolas Sarkozy a promis à Bruxelles, voilà quelques
mois, un retour à l'équilibre du budget de l'état pour 2012. Il n'ya donc aucun retour à l'équilibre budgétaire prévu avant 2012 qu'il soit pluriannuel ou à fortiori annuel.
Nicolas Sarkozy pousse le bouchon du populisme un peu plus loin encore et l'on pourrait lui attribuer cette phrase sans trop renier ses actes : la Constitution n'engage que ceux qui croient en
elle.