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Un film qui ne rend Grace à personne...

Par Filou49 @blog_bazart
23 mai 2014

graceAvant que le Festival de Cannes, je m'étais juré, comme l'an passé, d'avoir voir dès qu'ils sortaient en salles, tous les films projetés en compétition officielle (j'aimerais bien également voir ceux dans les sélections en compétition mais faut bien que je m'astreigne des limites), et que rien ou presque, n'allait faire capoter mon projet, aussi obtus soit il...

Et du coup, rien ne m'a fait changer d'avis pour aller visionner dans les salles le film d'Ouverture de la compétition, même si je vous avouerai que son lynchage quasi général par la presse et sur twitter dès le soir même de sa projection avait quelque peu ébranlé mes certitudes. 

Entre mercredi et jeudi de la semaine passée, Grace de Monaco a en effet monopolisé l’attention sur les réseaux sociaux et à vue de nez, 95% de ces attentions étaient vraiment très négatives sur ce nouveau long métrage d'Oliver Dahan, et si j'ai appris à me méfier de ces campagnes de bashing envers un film ou une actrice en particulier (exemple Marion Cotillard pour ne pas la citer).

Mais finalement, pour des bonnes et des moins bonnes raisons (parce que je connaissais très mal l'histoire de Grace Kelly, que je pensais aller voir un beau biopic sur les coulisses du cinéma, et aussi car je me disais naivement qu'un film qui est présenté en Ouverture du Festival de cannes ne peut pas être totalement foiré, et puis aussi parce que l'horaire du film m'arrangeait par rapport à d'autres), je suis allé voir ce Grace de Monaco...et j'aurais mieux fait de m'abstenir...

Un film qui ne rend Grace à personne...

Je ne vais pas forcément en faire des tonnes sur l'étendue du désastre, pour ne pas hurler avec les loups, mais franchement, ce film démontre, si besoin était, qu'Olivier Dahan qui avait pourtant été porté aux nues avec un autre biopic, "La Môme", que personnellement je n'avais aimé non plus, ne sait décidement pas y faire avec les biopics.

Au départ, son idée de ne pas faire un biopic traditionnel mais de se focaliser sur une période précise de la princesse de Monaco était louable, mais malheureusement le résultat n'est pas du tout à la hauteur de ses ambitions. On ne saurait dire si la guerre sans merci qu'il a livré avec ses producteurs américains (le si peu sympathique Harvey Weinstein) joue sur le résultat final, mais l'ensemble manque vraiment de cohérence et surtout de compréhension pour le spectateur qui comme moi  ignorait tout de cette crise géopolitique qui touche la principauté de Monaco.

Une crise géopolitique qui, visiblement ne correspond pas du tout, pour les historiens à la réalité, mais à ces approximations historiques avérées, Dahan a rétorqué qu'il n'avait pas un regard d'historien emais  une vision d'artiste.

Sauf qu'en voyant le film, cette vision d'artiste autoproclamée ne crève pas les yeux : et d'une, on s'attendait à ce que ce long métrage soit glamour à souhait, d'un esthétisme et d'un faste somptueux (il a quand même couté 30 millions de dolars), or, il fait plus penser à un modeste téléfilm vaguement kitsh. Et de deux, les parti pris scénaristiques ( dont je viens de parler) laissent vraiment à désirer. Et de trois le film opte pour une mise en scène plan plan et lénifiante qui a tendance à assoupir terriblement le spectateur (c'est bien simple au bout d'une heure, j'ai lutté terriblement contre le sommeil qui s'annoncait).

Un film qui ne rend Grace à personne...

Très franchement, j'ai un mal fou à m'intéresser et à m'apesantir à ces alternoiement entre la si modeste Monaco qui refuse de payer un impôt à la France et j'étais pas loin de pouffer lors de ces scènes qui nous présente la soeur de Rainier, et son mari, comme des conspirateurs infâmes à la solde de la République française (et visiblement ces fait n'ont jamais été prouvés ).

Bref, le parti pris de faire de Grace  le personnage, une sainte qui va tout faire pour sauver les crises politiques et conjugales qui assaille le Rocher ne convainc jamais pour une raison toute simple : une absence totale de nuances dans les autres personnages, et cette Grace jouée par une Nicole Kidman qui n'a pas l'âge du rôle et qui minaude quand même beaucoup, irrite plus qu'elle n'émeut. 

Bref, un cinéaste qui torpille un sujet qui aurait pu être du moins passionnant, sinon touchant; si la vie de la princesse de Monaco avait été intelligemment relatée et si sa personnalité beaucoup plus richement traitée que dans cette oeuvre que j'ai trouvé aussi médiocre que les échos le laissaient paraitre...  une leçon à tirer de cette purge : je vais peut-être assouplir pour les années prochaines ma règle concernant les films présentés à Cannes, moi...:o)

 


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