Russian Red au Lexington (Londres) © Jocelyn Tam
Notre calendrier indique le printemps, pourtant l’alternance de plein soleil et d’averses en tout genre pourrait le faire mentir. La musique en fait de même. A peine une semaine d’intervalle pour deux concerts qui me feront perdre la tête. C’est au Café de la danse qu’ont eu lieu les passages de Russian Red puis de FM Belfast. Deux artistes dont les patries et ambiances musicales opposent.
Du temps du premier album, Russian Red c’était une ballade pour mes oreilles, une jolie douceur folk venue d’Espagne. Le temps du fameux troisième album est arrivé et la tournée avec. Puis l’effondrement. La prestation est surfaite, les lumières aveuglantes et le son bien trop fort. La nymphette aurait les capacités de rivaliser avec une Florence and the Machine, une Lana del Rey voire même Björk; pourtant le live amoindrit sa puissance vocale. L’enchaînement des chansons semble avoir été laissé au hasard et l’interaction avec le public (hispanophone parisien pour le coup) est nulle. Dans sa brièveté – une heure avec trois albums… – le concert laissera filtré quelques moments agréables, essentiellement au moment où Lourdes chantera dans son plus simple appareil, avec un seul des musiciens et aussi à capella.
Une grève en Islande, des bagages égarés, un stress maximum, et pourtant un concert surréaliste et énergisant. FM Belfast a bidouillé en urgence un plateau et a dévalisé le magasin du coin en cotillons. Résultat: avec deux bouts de ficelles, on peut amener les parisiens à avoir le sourire.
Malheureusement puis heureusement, le concert démarre en retard. Les Islandais nous avertissent de leurs mésaventures mais prédisent de faire de leur mieux. Deux beat plus loin, on est déjà convaincu de leur honnêteté. Les novices et les aficionados du groupe sont en trans dès la première chanson (Par avion). Le décollage est efficace et on ne redescendra pas de si tôt, puisque le combo rejouera la même chanson en rappel ultime. Chaque chanson semble un hit au son duquel on s’enflamme de tout son corps. Les deux chanteurs se partagent le micro pour une union vocale réjouissante, pendant que le programmateur-magicien du soir (Arni) balance la cadence. De l’autre côté de la scène, on découvre un danseur – accessoirement choriste – qui réinvente des chorégraphies à chaque morceau. La fête durera une belle heure et demi pour finir en Underwear, comme la tradition l’exige.
La bonne humeur communicative des Islandais aura une fois de plus fait ses preuves, et on en est ravi. Berndsen qui ouvrait pour ses compatriotes aura séduit avec ses allers-retours sautillants et son électro-new wave. Véritable boys band à lui tout seul, l’attendrissant barbu enthousiasme la salle en une poignée de chansons, rocambolesque et stimulante.
[+]
russianred.es
fmbelfast.com
www.berndsen.is
www.cafedeladanse.com