Pendant longtemps, les Allemands se sont sentis coupables face à leur passé nazi et le génocide qu'il avait commandité. Aujourd'hui, le sentiment de culpabilité commence à se transformer en sentiment de responsabilité. Cela ne veut pas dire qu'ils se défendent de cet atroce passé mais qu'ils entendent en tirer des leçons et être acteurs afin d'empêcher les génocides. Ils commencent même à oser élever leurs voix contre Israël, ce que nos voisins d'Outre Rhin n'auraient jamais osé avant. En effet, Martin Schulz qui vise la présidence de l'Union européenne a osé dénoncer le fait que les Palestiniens n'ont pas le même accès à l'eau potable que les Israëliens. Malgré tout, la mémoire juive est aussi intense à Berlin que la guerre froide.

Ne jamais oublier son passé
Afin de ne pas oublier l'histoire, les Berlinois ont décidé de dresser une multitude de stelles en plein coeur de la ville à deux pas de la porte de Brandebourg et du Reichstag. Ces stelles de béton ne sont pas de tailles similaires comme si chaque victime du génocide a sa propre place et sa propre identité: c'est ainsi que vous découvrez le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe. Tous les noms des victimes de ces centres de mise à mort (mot préféré aujourd'hui par les historiens à celui de camps de concentration). Bâti en 2005, la mémoire de cet épisode est encore vivace. Même si l'architecte Peter Eisenman a voulu créer un sentiment étrange de malaise dans ce dédale, de nombreux badaux sans vouloir manquer de respect sautent de stelle en stelle, s'élèvent puis redescentent selon la hauteur de chacune. Comme pour prouver que si Berlin rend hommage à son passé avec une grande maturité, la vie continue.

Un étrange sentiment de malaise