Esprits sauvages

Photo : Michel Slomka

Daisy Bruley est une jeune artiste autodidacte. Elle découvre très jeune le modelage de la terre. Ses études de graphisme lui permettent de développer son analyse des lignes et des formes, sa culture artistique et son sens critique.

A partir de 2009, elle se consacre entièrement à sa passion : la sculpture. Travaillant sur la déformation, elle étire et tord les courbes anatomiques. Après s'être centrée sur l’épuration des lignes graphiques et l’expression de la tension des corps, un voyage à Haïti l'a amené à s'intéresser au Vaudou.

Photo : Michel Slomka

Comment ressusciter l’art primitif tout en gardant sa force mystique et en le dénuant de croyances afin que le spectateur puisse y retrouver poésie et voyage intérieur dans un monde où l ‘humain est confronté à l’éloignement de l’irrationnel ? Tel à été le but de la recherche de l'artiste.

Tenter de raconter une histoire que chacun peut s’approprier tout en se laissant envahir par la propriété enchanteresse de chacune des créatures. Au travers d’assemblages anthropomorphiques faits de plumes, écorces, tissus, peaux, os, perles, terres … le travail de Daisy Bruley est une exploration d’un continent inconnu.

Au sein de ces sculptures mystérieuses et brutes, l’objectif est de révéler l’imaginaire de chacun. Elles sont marquées par l’usure et la saleté; la patine du temps témoigne d’une histoire qui nous emporte vers un espace onirique. A travers leur aspect primitif, ces statues expriment force, sincérité et parfois angoisse. Les matériaux utilisés tiennent un rôle important d’envoûtement par leurs caractères éphémères et périssables.

L’approche esthétique de cette recherche ethnographique entoure ces objets d’une forte tension, et une poésie profonde émane de cet univers inquiétant.