Tout d’abord, je précise que le titre ce billet ne comporte pas de faute d’orthographe : il s’agit non pas de “raconter” mais bien ”reconter” , ou si vous préférer ”re-conter“, c’est-à-dire conter de nouveau.
Je tenais à cette double précision orthographique et sémantique pour vous présenter le livre de Guillaume JOBIN, paru aux Editions CASA EXPRESS au début de l’année 2014 sous le titre : “Lyautey -LE RESIDENT” avec comme sous-titre “Le Maroc n’est qu’une province de mon rêve“.
On peut se poser la question sur l’opportunité sinon l’utilité d’écrire un nouveau livre sur le maréchal Lyautey, premier résident général de la France au Maroc, après la signature du traité du protectorat en 1912 : l’auteur signale en fin de son travail quatre pages de bibliographie, dont une partie en anglais.
Ce personnage est tellement ancré dans la mémoire collective des marocains, que nous avons l’impression de tout connaitre de lui! Pour beaucoup de nos compatriotes, Lyautey se confond avec sa statue équestre qui “trône” dans les jardins du Consulat de France de Casablanca!
Pour une meilleure approche de cette figure doublement emblématique d’une France coloniale et d’un Maroc en devenir, il aurait été intéressant de lire un historien marocain, qui aurait peut-être eu accès à des nouvelles sources inédites. Des sources fiables, pas les ragots et autres rumeurs colportés ici et là!
Mais il se trouve que c’est un spécialiste français de la presse qui a décidé de nous parler de HUbert LYAUTEY.
Son ouvrage, selon la quatrièmme de couverture, est plein d’ambition.
Il irait, selon l’éditeur, “contre toutes les idées reçues au sujet du maréchal-résident“!
Plus encore, il aurait la prétention de “présenter des fait encore méconnus à propos de Lyautey, apportant ainsi une vision inédite des relations franco-marocaines“.
C’est dire si l’envie de lire cet ouvrage était grande!
Aussi grande que la déception qu’on ressent à la fin de cet exercice. Car il s’agit d’un véritable exercice, tant le livre est brouillon, désordonné, sans ligne directrice!
Dans les mêmes chapitres, quand ce n’est pas dans les mêmes pages, on passe d’u suet à l’autre, d’une idée glanée ici à une autre ramassée là.
Le livre fourmille de citations, d’anecdotes, de références, qui sont tout, sauf inédites! Je n’en ai pas beaucoup appris dans ce “Lyautey – Le Résident” que je connaissais déjà par mes lectures : et je ne suis pas spécialiste en histoire, alors que dire des historiens qui jetteront un coup d’œil sur ce travail!
L’auteur se pique même de psychologie sociale du café du commerce quand il “analyse” l’état d’sprit des marocains du début du siècle, en extrapolant même sur le comportement de notre peuple marqué par la “dourrouf attitude”!
Guillaume JOBIN, spécialiste de la presse – il est président de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, chargé de sa réorganisation et son développement international (Casablanca, Bruxelles puis Genève) – a tout simplement “re-conté” ce que nous savions déjà sur le maréchal Hubert Pétain.
Ce livre peut être utile à tout novice qui s’intéresse en dilettante à l’histoire du Maroc du XXème siècle : il y retrouvera les clichés habituels qui lui permettront peut-être de mieux orienter ses lectures “pour en savoir plus”.