Publié le 22 mai 2014 par Universcomics
@Josemaniette
La bonne blague avec le premier numéro de cette nouvelle déclinaison de la Justice League, c'est qu'il s'inscrit en fait comme le prolongement, la suite immédiate, du numéro zéro sorti auparavant. Du coup, l'action est déjà avancée, et on ne perd pas de temps avec les présentations. De toutes manières, les personnages que Jeff Lemire met en scène ne sont pas des inconnus. Tout d'abord, on trouve une bonne partie de l'équipe mise sur pieds par le gouvernement américain, dans Justice League of America. Hawkman (en grande difficulté dans l'espace, contre la version New 52 de Lobo, celle qui fait crier au scandale les fans du personnage, et plus largement tous les lecteurs dotés d'un peu de bons sens et de bon goût) est de la danse, tout comme Stargirl, le Limier Martien (avec qui elle partage une sorte de lien psychique, prélude à peut être plus...), ou Green Arrow. Lemire ajoute de vieilles connaissances qu'il maîtrise sur le bout des doigts, comme Animal Man (ouf, le voir disparu de la scène ainsi, je ne peux pas, j'adore ce personnage), et également des seconds couteaux précieux comme Adam Strange. L'équipe fonctionne assez bien, les blagues fusent et sont sympatiques (comme celle que fait Buddy Baker quand il assume les pouvoirs du lapin, au sujet de ce qu'en pense sa femme...), et on a droit à une bonne dose d'action avec un combat au Canada contre un ennemi protéiforme qui change d'apparence et de consistance au fur et à mesure qu'il est frappé par la lance de Stargirl, bien brave au combat. Les dessins sont de Mike McKone, qui sans être un artiste à tomber à la renverse, est auteur de planches claires et dynamiques, dans la veine d'un Dodson qui aurait découvert les angles droits et décidés de bannir les courbes pour un temps. Le seul hic de ce titre? Et bien c'est le scénariste. Lemire est un génie, je l'ai déjà clamé haut et fort. Mais lorsqu'il endosse la casquette d'auteur qui doit aussi payer son loyer, à la demande de Dc Comics, il a tendance à fonctionner en pilotage automatique, et ne pas aller puiser dans les tréfonds de son talent pour nous éblouir. Là, il fait preuve de clairvoyance et d'une inspiration liée au Silver Age, mais jamais il ne nous emporte follement dans son propos. L'ensemble fonctionne, ça se lit bien, mais ça ne donne pas non plus de frissons. Si vous aimez Lemire, lisez plutôt son Trillium, et vous allez comprendre la différence. Là, c'est mainstream, ou rien.