Promenade en barque à Cadaquès

Publié le 18 mai 2008 par Caroline

J’avais commis une erreur (grave) dans le précédent article où je disais que Breton était aussi venu à Cadaquès., erreur d’autant plus grave qu’entre lui et Dalì ce n’était pas l’amour fou 

Duchamp était allé une première fois à Cadaquès en 1933 :

Dans un lettre à Man Ray, il érit ceci :

“Nous sommes installé ici avec Mary dans une petite maison sinon délicieuse, au moins suffisante. Temps idéal et peseta charmante. Nous avons une chambre de plus dans laquelle tu pourrais coucher, et nous mangeons à la maison. Dalì est ici avec Gala et nous les voyons souvent.”

Il y retourne en août 1958 avec Teeny.

Duchamp avait écrit à monsieur Meliton, le patron du principal café du village qu’il avait rencontré lors de son précédent voyage aveec Mary Reynolds en 1933, pour qu’il leur trouve un appartement à louer pour un mois. L’appartement situé au-dessus d’une étable dans laquelle on entre un âne tous les soirs, ne possède ni terrasse, ni vue sur la mer. Les conditions sont des plus rudimentaires : pas d’eau chaude, un fourneau à bois et des matelas en paille. Teeny est néanmoins ravie.

“Nous passons un séjour des plus délicieux., écrit-elle à sa fille Jackie. je me suis baignée presque tous les jours sur une plage différente ou dans une crique où nous nous rendons à pied. Marcel a été un ange de m’accompagner et il a attrapé plein de coups de soleil.Cadaquès est le plus étrange village que l’on puisse imaginer.”


Au cours de leur séjour, Teeny et Marcel rencontre bien sûr Gala et Dalì. Ce dernier leur propose même une promenade en bateau

“pour leur faire admirer les endroits du Cap de Creus où Bunuel avait filmé les squelettes d’archevêques et la fondation de la ville de Rome dans leur film l’Âge d’or lieu symbolique représenté par un très modeste bloc de ciment érodé par le temps et la tramontane. la mer est toujours un peu agitée à cette entrée du Golfe de Lion. Notre skipper, Gala, connaissait bien la côte et sa grande barque. Pourtant elle ne dissimula pas son mécontentement quand, de retour au môle de Port Lligat, Duchamp mit le pied sur la terre ferme avec un seul mot : “Sauvé !”

Quelques jours plus tard, sur une carte postale représentant des danseurs de sardane, Duchamp écrit à Marcel Jean :

“Après les sardines de la Côte les sardanes de Cadaquès reposent. (…) Revu le paysage de “L’Âge d’Or” en chair et sans évêques.”

Sources :