Avant de partir à la découverte, je lis, je passe du temps sur Internet à consulter des tas de sites, genre les 10 endroits à ne pas manquer, le best of de... des incontournables que je garde en mémoire mais que je contourne sans vergogne. D'abord, qui sont ceux qui décident de ce qui vaut le coup d'être vu ? Me ressemblent-ils, avons-nous les mêmes goûts et intérêts ? Pour preuve, je constate que les listes chinoises ne sont pas identiques à celles publiées par des voyageurs occidentaux. Ensuite, je ne suis pas à la recherche de Culture (on note le grand C) chinoise, la culture (petit c), celle du quotidien me nourrit amplement. D'ailleurs, après quatre ans ici, je ne suis toujours pas capable de mettre les dynasties dans le bon ordre, sans honte ! Ce que j'aime c'est qu'on me fasse vibrer...
Xinjie m'a fait vibrer alors que rien ne m'y préparait. Mon guide Lonely Planet l'avait présenté ainsi : " Un peu sale, Xinjie est très accueillante et constitue une base pratique [pour visiter les rizières en terrasses de Yuanyang] "
Quand on a voyagé en bus pendant 6 heures, qu'on a espéré que l'arrêt final de Yuanyang ait été Nansha, alors qu'il nous a fallu encore 1 heure pour atteindre le terminal, le coup de foudre n'est pas assuré. Quand, en plus, à la descente du bus on nous harcèle de propositions d'hébergement et que la réceptionniste de l'élu ne mérite pas la médaille de la personne la plus chaleureuse de la région, on peut se demander ce qu'on fait là.
Une douche plus tard, tout a changé, j'ai commencé à tomber sous le charme de cette bourgade du bout du monde. Était-ce parce que l'hymne national chinois a retenti lorsque nous avons traversé la grande place ou parce que le repas du soir nous a bien requinqué, ou encore parce qu'il y avait tant de monde sur la place à danser avec entrain?
J'ai été touchée par le mélange de danseuses (et quelques danseurs), des jeunes, des moins jeunes, des femmes hani et yi en costume, d'autres d'ethnies différentes, sans costume distinctif, toutes à l'unisson, pendant que des fillettes jouaient à l'élastique, comme moi quand j'étais gosse, mais tellement plus rapidement.
Pour quelle raison avons-nous jeté notre dévolu sur le même restaurant pour nos petits creux et grandes faims pendant notre séjour ? Sûrement parce qu'il nous inspirait en bordure de la place, sans doute parce que nous y avons été bien accueillis, malgré les courants d'air.
Et pour les pommes de terre....
... plus que pour les insectes.
Au petit matin, quelle surprise d'entendre des voix stridentes. En tirant le rideau, un spectacle, le réveil en musique (que mon appareil de photo ne rend pas du tout), une folle envie de se joindre aux mouvements, mais en toute discrétion dans ma chambre. Pas besoin de réveil à Xinjie.
Doublage musical : extraits de Hanggai, Back to you (2014)
Un passage par la boulangerie, en route pour la découverte de la ville.
Le tabac est cultivé dans le Yunnan,
on en fume sur place
Facile de trouver un cordonnier pour réparer mon sac
2 modèles de ces drôles de petites voitures à 3 roues, plus stables
selon une experte, comme les tabourets à 3 pieds
Et le soir venu, on prépare à nouveau la place pour que chacun y trouve son compte.
A observer tous ces gens, je me me suis demandé ce qu'ils faisaient de vivre ici, si la culture du riz pouvait offrir à tous du travail, comment les jeunes n'étaient pas appelés vers des villes, Kunming, le chef-lieu du Yunnan ou plus loin. Est-ce le besoin ou l'envie que leur minorité ethnique survive ou, tout simplement, parce qu'il fait bon vivre par ici ?
PS : Je ne voudrais pas donner l'impression que j'ai trouvé
le paradis sur terre.
Les WC publics pourraient difficilement porter le nom de
lieu d'aisance.