Un peu trop tard ou un peu trop tôt. Les gens qu’on croise un jour, qu’on revoit parfois ou bien jamais.
Comme cette jolie blonde, assise un matin en face de vous, dans ce train qui tardait à quitter la gare. Vous vous êtes dit qu’il serait sympa de descendre à la prochaine gare, de prendre un train au hasard, » dis moi une lettre entre A et F, on verra bien ».
Elle a dit F, terminus Saint Malo.
Vous êtes arrivés là bas, sauté dans un bus direction la plage, sous l’oeil des riverains qui ne vous regardaient même plus. C’est pas vraiment la première fois qu’ils assistent au cliché du couple naissant sur un quai de gare.
Arrivés devant la mer, c’était marée haute et les vagues claquaient contre les hauts piquets de bois. Une qu’on évite, la deuxième qui vous attrape par surprise. Elle vous trouve mignon , vous embrasse. Ca vous a supris comme la vague qui vous arrose encore une fois. Vous entendez son rire, ça vous plaît, cette petite musique toute douce à vos oreilles.
Et puis vous vous reveillez, poussé par une forme dure. Vous ouvrez les yeux, vous avez la tête mouillée, une bouteille a été renversé, on s’excuse platement de vous avoir arrosé. Et vous vous dites, en tapotant votre chemise : « mais ce baiser, je l’ai rêvé ou es-ce vraiment arrivé »
La jolie blonde est partie, et en plus vous avez loupé votre arrêt.