Voila une affaire rocambolesque ! Réseau Ferré de France, la société chargé des infrastructures ferroviaires a commandé des trains qui ne pourront pas circuler en l'état puisque les quai de centaines de gares ne sont pas assez larges pour qu'ils puissent passer. On se dit bien évidemment que les dirigeants des deux entreprises, RFF et SNCF sont bien incompétents et que l'image de la France industrielle et moderne en prend un sacré coup. C'est malheureusement bien vrai.
Evidemment, vu les sommes engagées et le ridicule de l'affaire, les politiques ne pouvaient pas ne pas s'emparer de l'affaire. Cela n'a pas tardé, et l'un des premiers et des plus virulents à s'exprimer fut le ministre des transports, un certain Frédéric Cuvillier dont on peut parier que l'histoire ne retiendra pas le nom, et qui a déclaré que la solution passe par une fusion des deux entreprises. Et il a raison, tant il a raison tant il semble logique que la SNCF, en situation de quasi monopole sur les lignes de chemins de fer, puisse décider elle-même des infrastructures qu'elle sera donc seule à utiliser.
Il a raison le ministre, et ce faisant il pointe le manque de vision, et de discernement de notre classe politique. Il met aussi le doigt sur l'absurdité des politiques économiques conduites par l'Union européenne.
Et pourquoi cela ? Tout simplement parce qu'avant février 1997, RFF et SNCF étaient une seule et même entreprise. Si elles ont été séparées, c'est officiellement pour éponger les dettes de la SNCF (le coût des infrastructures pesaient lourd sur son budget), mais aussi et surtout pour se mettre en conformité avec une directive de l'Union Européenne. Bref, à Bruxelles comme à Paris, les technocrates qui nous gouverne ne sont que de fieffés jean-foutre !
Ceci dit, il y a derrière cette histoire une morale cachée. En déclarant qu'il était pour la fusion de la SNCF et de RFF, monsieur Cuvillier démontre que lorsqu'il en a la volonté, l'Etat français est capable de s'opposer à l'Union Européenne, et même de revenir sur certaines directives. Ce n'est donc pas l'Europe qui est responsable de nos maux, mais bien les dirigeants français.