Biocoop : On Prend Les Mêmes Et On Recommence

Je vous partage le coup de coeur de la semaine que j’ai nommé Biocoop. Merci à l’enseigne bio de m’avoir régalée quand j’attendais le bus où le tram ! Je n’étais pas sûre d’avoir bien lu. N’achetez pas de fraises en hiver ? N’achetez pas de cosmétiques qui ne sont pas bio ou naturels ? Je crois que seul Patagonia a communiqué de cette façon. Bien plus percutante que les précédentes, cette campagne ‘Achetons responsable’ détonne – merci Fred & Farid. Si vous voulez creuser la question, je vous conseille l’excellent Des fraises en hiver et autres besoins inutiles de notre alimentation de Claude-Marie Vadrot.

Hier, je faisais un bilan mitigé des évolutions qu’ont connus les messages peints en vert depuis cinq ans. Je m’étais fait la réflexion à plusieurs reprises que des publicités continuaient à s’afficher sans scrupule ni vergogne, comme si le phénomène de greenwashing n’avait fait que s’amplifier. Comme si cela plaisait à la réclame de prendre les mêmes pour mieux recommencer.

Je continue à m’interroger sur la collection Conscious d’H&M qui arrose les collections chaque printemps, sans que des garanties quant à la responsabilité sociale et environnementale du suédois soient formellement données. Surtout un an après le drame du Rana Plaza et la réserve d’H&M sur ce dossier.

Amber Valletta est magnifique, j’aime le fond romantique qui la met en valeur, Conscious déborde de bonnes intentions et le partenariat avec Ever Manifesto est prometteur sur le papier ; mais au fond, Conscious cohabite avec les collections ‘conventionnelles’ de sorte qu’Amber Valletta vêtue de soir bio ne pèse pas grand chose face à Gisele Bündchen posant en maillot d’une valeur de quelques euros. Conscious a l’air d’une vitrine qui donne bonne conscience à H&M pour le reste de ses activités.

Carton jaune, toujours, pour Délice bio de Timotei qui surfe sur la tendance sans paraben, sans silicones, sans sulfates avec une gamme certifiée bio par Ecocert… mais passe rapidement sur le donner le pourcentage d’ingrédients bio. Après vérification sur l’emballage, c’est 10%, c’est-à-dire le minimum syndical.

Vous avez peut-être vu ce printemps une jeune femme cheveux au vent qui loue les vertus du 0% paraben, silicone, colorants. So de (Dé)maquillages en parlait (pas trop mal) l’été passé, et la campagne presse a été diffusée de nouveau en ce début d’année. A quand la gamme rhassoul ?

Last but not least, la grande distribution qui fait rimer bio avec baisse des prix (Leclerc en tête). Les annonces douteuses de Carrefour me narguent elles aussi régulièrement quand je passe à côté de l’hypermarché. Non, je ne suis pas de mauvaise humeur aujourd’hui :) Je ne voudrais pas faire un inventaire à la Prévert de ce qui ne me plaît pas sur les panneaux d’affichage. Il se trouve juste que je trouve tous ces efforts de communication improductifs, à l’opposé de l’abondance frugale et de la sobriété heureuse auxquelles je voudrais tendre.

Mais terminons avec la Quinzaine du commerce équitable du 3 au 18 mai et de belles affiches ont fleuri ici et là, comme le poétique Baobab en fleur près de chez moi. Peut-être avez-vous pris le temps de savourer du chocolat équitable, de qualité supérieure, celui que l’on a pas honte de dévorer carreau après carreau, celui qui disparaît aussi vite qu’il est arrivé. Juste parce qu’il est bon.