"Ils se regardèrent en souriant et ce sourire rapprocha leurs cœurs et leurs peurs et les éloigna pour un instant de tout ce qu'ils avaient perdu, que l'on perd à chaque pas que l'on fait: une maman, un souvenir, une musique, un amour; tout ce qui nous effraie, nous détruit, nous déshumanise. L'amour est le seul moyen de ne pas devenir un assassin."
Je vais l'intégrer dans la catégorie: Amours contemporaines.
J'avais beaucoup aimé La liste de mes envies . J'avais découvert l'auteur grâce à ce roman. J'ai voulu réitéré mon expérience avec mon Grégoire adoré. Il n'y a pas de mal à se faire de bien... Et à dire vrai, ce roman m'a satisfaite, de façon tout à fait extrême. Ce roman est magnifique.
Lisez-le! C'est un ordre! Sinon vous serez collés chaque mercredi jusqu'à la fin d'année! ( déformation professionnelle quand tu nous tiens ).
Bref... Revenons à notre roman.
La première chose que l'on regarde... pour le personnage de l'histoire, Arthur Dreyfuss, la réponse est évidente: la poitrine!
On a tout un chapitre sur les fantasmes adolescents de notre héros. Ca part fort. C'est drôle parfois graveleux, souvent potache mais très agréable à lire.
Au début, je pensais que ce roman serait dans la même veine que L'Amour c'est mieux à deux de Dominique Farugia, du merveilleux Arnaud Lemort avec l'excellent Clovis Cornillac et le génialissime
Passé ce chapitre hilarant et transpirant d'images lubriques, l'action démarre sur les chapeaux de roue: notre héros, enfin adulte, est garagiste. Jusque là, tout est banal . Ce qui l'est moins, c'est lorsque l'on sonne à la porte.
Ce n'est pas le facteur qui se trouve derrière la porte mais...
(Elle est sublime en plus d'être une formidable comédienne et une chanteuse incroyable. Elle a une beauté singulière car elle n'a pas les traits très fins mais elle a un truc. Certains diront qu'elle est retouchée de partout, pas naturelle, etc. Il y a plus sophistiquée et superficielle quand même.)
On se dit que l'histoire va être abracadabrante, de la pure fiction... et pourtant...
Notre héros et la méga star hollywoodienne vont créer une relation forte et pure où chacun va se découvrir tour à tour. Tous les deux vont mettre en commun leur passé individuel qui aura dans la vie de l'autre des échos parfaits, notamment leur enfance désastreuse.
Je ne peux pas donner plus d'éléments car Grégoire Delacourt a un certain talent pour les effets d'attente et de surprise et je ne veux pas démolir son travail d'orfèvre.
"Les nouvelles rencontres, en tout cas celles qui semblent importantes, font toujours cet effet: on n'a pas sommeil, on voudrait ne plus jamais dormir, raconter sa vie, toute sa vie, partager les chansons qu'on aime, les livres qu'on a lus; l'enfance perdue, les désillusions et cet espoir, enfin; on voudrait s'être toujours connus pour s'embrasser, s'aimer en connaissance de cause en confiance, et se réveiller au matin en ayant l'impression d'être ensemble depuis toujours et pour toujours; sans la peine amère de l'aube."
L'ami Grégoire est un vrai connaisseur du genre humain. J'avais déjà trouvé qu'il connaissait le genre féminin par cœur et voyait clair dans notre jeu. Ici, il prouve de nouveau son talent. Plus fort encore, il nous livre une sorte de "manuel" du genre masculin au tout début.
De plus, on a des éléments biogrpahiques et filmogrpahiques de la génialissime Scarlett. Comme j'adore cettte comédienne, il y a de nombreuses rférences qui ont fait tilt.
Apparemment,
Fin de la petite digression...
A ceux qui pourraient penser que Grégoire Delacourt est un auteur de romans superficiels et légers, je m'y oppose totalement car notre romancier joue sur plusieurs tableaux culturels: littérature, musique, cinéma. Il manie avec brio de nombreux ressorts littéraires, utilise différents savoirs pour éclairer son roman et notamment la psychologie et la philosophie avec les nombreuses questions universelles et existentielles qui leur sont liées: Qui suis-je? Pourquoi m'aime-t-on? Pour mon physique? Peut-on réellement faire abstraction du physique? Sommes-nous toujours le même malgré le temps passsé? Notre passé nous construit-il? Nous détruit-il?
Le roman soulève toutes ces questions. Le romancier nous propose des pistes mais c'est au lecteur de faire le travail de réflexion. Et ça, c'est la patte de Delacourt.
Il y a toute une
Après, si vous ne voulez pas vous poser de questions et lire pour lire, ce roman s'y prête aussi car c'est une belle histoire bien ficelée, agréable à lire avec des surprises, des moments d'émotion intense, des passages drôlissimes et de "franche poilade".
" Plus je lisais, plus j'avais l'impression que tout ce qu'on découvre dans la vie a déjà été découvert avec les mots; tout ce qu'on ressent, déjà ressenti. Que tout ce qui va avoir lieu nous habite déjà; [...] Les mots nous précèdent toujours."
C'est un
Quoi qu'il en soit, ce roman ne laisse pas indifférent. Même après avoir refermé le livre que j'ai lu en quelques heures, j'y ai pensé toute la soirée et il me marque encore.
beau roman d'amour qui ne tombe pas dans la mièvrerie romantico-sentimentale qui me débecte. C'est juste le sentiment amoureux à l'état pur et la beauté qu'il permet:
"ils se regardaient; leurs yeux brillaient de l'avenir qu'ils se dessinaient, des musiques qui les attendaient, de tout ce qu'une rencontre promet d'éternité."
Belle empreinte littéraire que Grégoire Delacourt vient de me laisser. Vivement le prochain...
"Ce n'est pas le temps qui civilise, mais ce qu'on vit."