TÉLÉPHONE MOBILE: Nickel, chrome, cobalt, le risque croissant de dermatite – Pediatric Allergy, Immunology, and Pulmonology

Publié le 21 mai 2014 par Santelog @santelog

Nickel, chrome, iridium, cobalt mais aussi colles et plastiques peuvent entraîner, à l’exposition, des dermatites de contact. Cette méta-analyse internationale évoque et documente un risque peu évoqué, mais en forte augmentation, avec le téléphone portable. Il s’agit des dermatites allergiques de contact liées à l‘exposition à ces allergènes majoritairement métalliques. Les conclusions de l’étude rapportées dans la revue Pediatric Allergy, Immunology, and Pulmonology suggère une «  libération  » de nickel relativement courante avec les téléphones mobiles, qu’ils soient bon marché ou coûteux, et en dépit de la directive «  Nickel  » de l’UE.

Malgré les efforts de contrôle des allergènes métalliques dans les téléphones, de nombreux téléphones présentent encore des niveaux de métaux tels que le nickel et le chrome, suffisants pour induire une dermatite allergique. Les chercheurs de l’Université de Copenhague, de la Loma University (Californie) et de l’Université d’Arizona ont donc mené cet examen de la littérature sur le téléphone portable et le risque de dermatite chez l’enfant et l’adulte, ont identifié 31 études rapportant la libération d’allergènes métalliques avec l’usage du portable, et documentant 37 cas de dermatite allergique de contact. Certaines études documentent également la libération de cobalt, montrant pour 2 d’entre elle un taux de 14%/25% des mobiles ayant un résultat positif.

La méta-analyse montre que la «  sensibilisation  » au nickel reste fréquente chez les enfants, avec des niveaux de dermatite allant jusqu’à 33 % de prévalence. L’incidence de ces dermatites est en augmentation, et, en l’espace de 10 ans, selon ces données, de 1.25% et (sur un petit nombre de cas), de 40 % de 2010 à 2012.

41% des cas interviennent chez les moins de 18 ans.

Ces rapports de cas présentés dans les études impliquent le nickel, le chrome, l’iridium, le cobalt et les plastiques et colles comme causes documentées de dermatites. La majorité de ces allergies est causée par des allergènes métalliques, principalement le nickel et le chrome.

 

Une libération excessive de nickel est identifiée (selon les études) avec 18 à 45% des mobiles.

Si les auteurs précisent que le temps d’exposition minimum requis pour cette sensibilisation de contact n’est pas précisément connu, ils rappellent que la Commission européenne définit une exposition à long terme comme > 30 minutes de contact avec la peau en continu et / ou > 1 heure au total sur la journée. Des durées d’utilisation qui pourraient très prochainement être largement dépassées.

Enfin, s’il existe, depuis 2009, des dispositions dans la directive «  Nickel  » de l’UE, les taux de téléphones testés positifs ne semblent pas avoir diminué (Source : étude Danemark 2008-2011).

Selon les auteurs, avec l’utilisation croissante des appareils mobiles, les pédiatres doivent ainsi s’attendre à rencontrer un nombre croissant de dermatites de contact. Leurs conclusions sont donc importantes pour les praticiens, en particulier lors de l’évaluation de patients atteints de dermatite au visage, au cou, aux mains ou aux cuisses exposées elles-aussi aux téléphones portables. Les chercheurs apportent donc ici des recommandations diagnostiques pour sensibiliser les praticiens à ce risque induit par le nickel ou le chrome des mobiles.

Source: Pediatric Allergy, Immunology, and Pulmonology March 5, 2014 doi:10.1089/ped.2013.0308

Mobile Phone Dermatitis in Children and Adults: A Review of the Literature

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