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Millepied/Ravel/Buren/Balanchine
L’ex principal dancer du New York City Ballet et nouveau directeur de la danse de l’Opéra de Paris signe une première chorégraphie, Daphnis et Chloé d’après Maurice Ravel. Le nouveau ballet est couplé avec « Le Palais de Cristal » de George Balanchine sur la musique de Bizet. Le spectacle sera diffusé le 3 juin en direct depuis l’Opéra Bastille dans les salles de cinéma.
C’est Brigitte Lefèvre, ancienne directrice de la danse, qui avant sa nomination a eu l’idée de confier à Benjamin Millepied, l’arythmique oeuvre de Ravel . L’affiche est prometteuse. Philipe Jordan pour la direction musicale, Daniel Buren pour le décor. L’œuvre, inspirée d’un texte grec du IIe siècle, avec bergères , Nymphes, Dieu Pan et rusticité hellène a été commandée à Ravel pour les célèbres Ballets russes. Elle conte les amours du berger Daphnis (Hervé Moreau ) pour Chloé (Aurélie Dupont) .
En première partie de cette belle soirée , une œuvre de jeunesse de Bizet, La Symphonie en ut majeur sur laquelle George Balanchine signa , en 1947, sa première création pour le Ballet de l’Opéra. Elle ne paie pas de mine et pourtant…
Le travail de Millepied est ciselé.
Le jeune chorégraphe prend des libertés avec la narration.
La vingtaine de danseurs du corps de ballet glisse sur sa chorégraphie limpide et fluide.
Le mari de Mme Portman choisit même de conserver des passages sur pointes. Pourquoi pas ?
A repenser au projet de Mme Lefèvre cependant ce n’était peut-être pas forcément une bonne idée que mettre en regard deux chorégraphes ayant travaillé pour le New York City Ballet, George Balanchine, le maître et Benjamin Millepied, 36 ans, le disciple. Pourquoi ? Parce que la comparaison ne profite pas forcément au plus jeune. Quand Millepied juxtapose classique et moderne, Balanchine fait sourdre la modernité du style classique lui-même. Quand Millepied propose un kaléidoscope de références (de Béjart à Forsythe) sur la mer peu rythmée de Ravel, Balanchine charge de sens le moindre mouvement. Quand le collage du premier fuit toute nécessité, le second met en relation quasi moléculaire une nécessité organique, signe des grandes oeuvres. Quand le premier attire par des la couleur et le clinquant de sa signature (les colonnes de Buren)le second fait imploser en contrastes la lumière (les costumes de Christian Lacroix). Quand le premier divertit, le second transporte. Millepied a du talent mais il est encore loin de son maître.
Soirée George Balanchine / Benjamin Millepied
Etoiles, premiers danseurs et corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Philippe Jordan, direction
LE PALAIS DE CRISTAL
NOUVELLE PRODUCTION
GEORGES BIZET, musique (Symphonie en ut majeur)
GEORGE BALANCHINE, Chorégraphie (Opéra de Paris, 1947)
CHRISTIAN LACROIX Costumes
DAPHNIS ET CHLOÉ
CRÉATION
MAURICE RAVEL Musique (Versionintégrale)
BENJAMIN MILLEPIED, chorégraphie
DANIEL BUREN, décors
Jusqu’au 8 Juin