La jeune photographe, Camille Lepage, a été assassinée alors qu'elle était en reportage en Centrafrique. Mardi 13 mai, près de la ville de Bouar, une patrouille de la force française Sangaris contrôle un pick-up avec dix hommes armés. A l'intérieur, cinq corps, dont celui de la jeune journaliste française de 26 ans.
Le Chef de l’Etat aura bien rendu hommage et toute la presse se sera fortement émue de ce meurtre, pour l’instant sans coupable, cela n’aura pas suffi, pour les administrateurs de Wikipedia, pour proposer une fiche détaillée sur la journaliste.
« De très gros doutes sur l'admissibilité d'une journaliste qui a fait le buzz et eu une couverture médiatique importante sur une courte période du fait de son décès en service. Peut-on faire un article sur une personne sur une seule tragédie ? » S’interroge-t-on chez les penseurs de l’Encyclopédie en ligne ! Faire du buzz quand on risque sa vie en travaillant dans des conditions hostiles, au cœur d’un pays chaotique ? Mais où se loge l’indignité ? Pour ces censeurs Camille aura eu le tort de mourir trop vite, dans des conditions presque banales. Il lui aurait fallu quelques petits mois de captivité avant son calvaire !
Et bien moi je rends hommage ! N’en déplaisent aux juges de l’opportunité de l’épitaphe ! Une fois dans sa mort qu’advient-il des vivants Au sillage du deuil en écume de larmes ? Pleurent-ils encore longtemps sous le ciel qui désarme Le souvenir chéri d’un cœur toujours brûlant ?
Camille a disparu sur le sol de l’Afrique Fauchée par les périls de sa noble mission Hirondelle aux nouvelles gorgées de déraison Frêle oiseau migrateur dans le vent diabolique.
Témoin de l’agonie, du chaos meurtrier Perpétré en ces lieux par les guerres tribales Que les cris religieux exacerbent de mal La frêle messagère eut les ailes broyées.
Tombée dans sa mission, sans jouer l’héroïsme Anonyme visage dans le flot médiatique Éphémère victime délestée du tragique Poids de captivité qui nourrit l’historisme.
Par le temps qu’il manqua pour devenir otage On récuse à son sort tissé de tragédie Quelque bel épitaphe sur l’encyclopédie Hébergée dans l’espace du virtuel orage.
Succomber dans le feu, au péril d’un métier N’est pas digne, dit-on, d’un Panthéon en ligne Trépas sans intérêt ! Quelques grincheux s’indignent Pétris de suffisance et de stupidité !!
Que peut bien leur coûter quelques lignes sincères Sur ce que fut la vie d’une fugace flamme Qui voulait éclairer dans l’abysse des drames Des réponses au mystère d’une impossible guerre ?
Que peut bien leur coûter quelques mots bienvenus Eclos dans le jardin de la reconnaissance ? Quand tant d’insanités, d’aigreur, de médisances Polluent de leur présence la cyber-avenue !