Je ne sais si cela a déjà été réalisé auparavant mais je trouve que l’idée de revoir un classique de la littérature en mettant les personnages secondaires au premier plan est intéressante et originale. Dans ce cas, Jo Baker a choisi de réécrire le roman de Jane Austen Orgueil et préjugés selon le point de vue des domestiques, de leur donner une vie bien réelle alors qu’ils n’apparaissent que de façon épisodiques dans le roman original. Le tout sans dénaturer complètement l’histoire authentique puisque les deux récits se chevauchent en permanence, un évènement dans le monde de la bourgeoisie correspondant à une situation donnée pour les domestiques de la maisonnée.
Grâce à cette auteure qui met en avant des personnages habituellement cachés, on entrevoit le dévouement dont les domestiques font preuve, la difficulté de leur quotidien, entre la cuisine, le blanchissage des vêtements, le raccommodage et les corvées diverses. Les loisirs sont quasi inexistants mais quel plaisir lorsque l’une des jeunes maitresses offre une de ses robes à sa femme de chambre ! Car si les temps sont durs, n’oublions pas que la guerre d’Espagne bat son plein et réquisitionne les jeunes hommes du pays, le sentiment général qui se dégage de ce roman est un sentiment d’humanité, on perçoit l’attachement profond qui unit ces personnes, qui les fait se comporter comme une famille, celle qu’ils n’ont jamais connus par ailleurs.
C’est en un dimanche gris et venteux que j’ai lu Une saison à Longbourn, j’ai été emportée par cette histoire d’un autre temps, qui nous fait découvrir les coulisses d’un roman mythique et qui m’a donné envie de lire Orgueil et préjugés, présent dans ma PAL depuis trop longtemps. Une vraie lecture-plaisir.
Remerciement à Libfly et aux Editions Stock pour cette lecture.
Une saison à Longbourn – Jo Baker – Editions Stock – 2014