Jeff Wall, Boy falls from tree, 2010. Courtesy van de Kunstenaar
Après Paris, me voilà aujourd’hui dans les rues d’Amsterdam.
Outre les tulipes, le hareng fumé et les Coffee, je me devais, en tant qu’étudiante en Art, de visiter le Stedelijk, autrement dit le Musée d’art moderne et contemporain de la ville, et surtout de parcourir sa plus grande exposition photographique mise en place depuis sa réouverture (après réhabilitation) : Jeff Wall – Tableaux Pictures/Photographs 1996-2013.
Jeff Wall, Boxing, 2011, kleurfoto. Courtesy van de KunstenaarAutant dire que j’en ai eu pour mon argent (car oui les musées à Amsterdam ne sont pas donnés et font rarement des tarifs réduits – un peu d’info pratiques, ça ne fait pas de mal) !
L’exposition présente une sélection de quarante photographies s’échelonnant, comme son titre l’indique, de 1996 à 2013 et offre également quelques travaux récents.
Au delà de l’envergure de l’exposition, j’ai surtout été impressionnée par la monumentalité des clichés. Même en ayant eu conscience de leur grandeur au travers d’ouvrages sur l’artiste, il est toujours troublant de les avoir sous les yeux et de constater la force du détail.
Jeff Wall, Volunteer, 1996. Courtesy van de Kunstenaar
Depuis les années 1980, Jeff Wall confectionne ses photographies à partir de situations vécues qu’il remet par la suite en scène. Il est alors possible de capter une tension atypique résultant du réalisme extrême et de la manœuvre très complexe effectuée par l’artiste. Les différents thèmes de son travail questionnent les relations sociales, posent une réflexion sur les frontières entre ville et nature ou encore voyagent à travers des souvenirs
Influencé par la publicité, Jeff Wall a su rendre ses œuvres uniques en plaçant derrières ses photographies des tubes de néons, permettant alors de les rendre vivantes et d’en éclairer chaque parcelle. On a ainsi la sensation d’être devant des scènes de vie réelles. Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si son langage visuel s’apparente aux éléments de la peinture et du cinéma.
Jeff Wall, Overpass, 2001. Courtesy van de Kunstenaar
Pour la première fois de sa carrière, l’artiste a réalisé des photographies en noir et blanc présentées et encadrées simplement. Cette série renvoie à l’esthétique de la photographie documentaire. Cependant à travers ses installations lumineuses, il renouvelle le mode de fabrication de la photographie documentaire et amène le spectateur à remettre en cause et à modifier sa perception de la réalité.
En quelques mots, ce qui semble à première vue clair et compréhensible chez Jeff Wall est aussi complexe et mystérieux.
Marine.
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Stedelijk Museum Museumplein 10 - Amsterdam Jeff Wall – Tableaux Pictures/Photographs 1996-2013 1er mars > 3 août 2014.