Le Festival c’est le tapis rouge, les robes Dior, les bijoux Cartier, la beauté l’Oréal, … Le tout sous le regard de Marcello Mastroianni mais c’est avant tout des films ! On a passé la tête dans le mythique Palais des Festivals et voilà ce qu’on a vu !
Encore un Biopic ? Et puis, deux jours et deux biopics, c’est aussi ça « l’effet Cannes » ! Mais les films se suivent et ne se ressemblent pas.
Vu que le film sur une reine star d’Hollywood ne nous avait guère enchantées c’est sur la pointe des pieds qu’on est rentré voir la vie d’un peintre. Car Turner, c’est pas Andy Warhol ni Frida Kalho. Il fait assez peur avec ses toiles torturées exposées à la Tate Gallery de Londres. Mais derrière les marines, il y a un homme et pas n’importe lequel. Avec sa carrure imposante et ses grimaces cartoonesques, nul doute que Turner est un personnage, un vrai du cinéma.
Et comme c’est Timothy Spall qui prête ses traits à l’as du pinceau, cela n’en est que plus intéressant. L’acteur se plaît tout autant à jouer les serviteurs du mal dans Harry Potter que les nobles un brin décontractés amoureux de leur cochon dans Blandings ! Avec des mimiques guignolesques et des grognements très parlants, l’interprète de Churchill dans le Discours d’un Roi mélange ce tout, un peu bougon avec un esprit enfantin plein d’humour fort appréciable et éclairant totalement le personnage.
Car humaniser la bête de la gouache est là tout l’important. Et on peut dire que le bourru a son quota de relations humaines avec ses acheteurs, sa famille, ses collègues, le public et les femmes. Un brin volage, pas hyper courageux, aimé puis détesté! La carrière de Turner est semblable à celle de tous les artistes mais là ou le biopic sort son épingle du jeu c’est qu’on voit l’artiste au travail. Dans son atelier, dans ses délires, cherchant l’inspiration, en exposition. Le travail du peintre est épié, scruté, dépeint de façon scrupuleuse et à son rythme. Car Turner, c’est le peintre du chaos dans l’eau mais aussi du calme plat sur la terre ferme. Et c’est peut-être là le seul problème. Le film se meut à la cadence des pas de ce promeneur solitaire dans les champs avec des panoramas à couper le souffle, c’est splendide, évidemment c’est du Mike Leigh !
Bref un film très beau, parfait pour une troisième partie de soirée de la BBC.
Sortie britannique en salle : 31 octobre