Aujourd'hui devrait être exécuté Robert James Campbell qui a été reconnu coupable d'avoir d'abord violé, puis assassiné une femme.
Ce sera la première peine de mort effectuée depuis la débâcle d'Oklahoma City. Il faut rappeler que l'exécution de Clayton D. Lockett avait franchement mal tournée quand celui-ci, une fois piqué par une drogue supposément fatale, s'était réveillé, avait dit "oh man!", avait bavé en tremblant, la drogue ne faisant pas effet comme elle aurait dû sur lui. Il est finalement mort d'une crise cardiaque plusieurs minutes plus tard.
Les avocats de Campbell bien entendu tentent de plaider ce cas afin de gracier leur client.
Le Texas se classe dernier pour le taux de dilplômation universitaire aux États-Unis,
1er pour le volume d'injections souterraines polluantes,
1er pour la génération de déchêts lié à la pollution,
4ème pour le total des rejets toxiques environnementaux,
5ème pour la quantité de rejets polluants aériens,
3ème pour le taux d'incarcération par 100 000 habitants,
1er pour le nombre d'exécutions de condamnés à mort.
C'est aussi la terre de George W. Bush, celle de Waco et l'endroit où le créationisme a fait sa place dans l'éducation. Ne pas être diplômé du Texas est peut-être une bonne chose après tout...
Les gens qui soutiennent la peine de mort ne semblent pas se rendre compte qu’ils démontrent le même sadisme, la même barbarie ou la même indifférence face à la vie humaine que ceux qu’ils exécutent. La différence se trouvant dans le verni de bonne conscience et de bonne manière que les premiers se donnent pour se justifier.
Nier la valeur de la vie de quelqu’un pour ses crimes de façon purement mathématique est en soi aussi pire que de le faire par vengeance ou par sadisme, puisqu’il y a un détachement émotionnel semblable à celui du meurtrier qui tombe en blackout quand il opère ses crimes. Commune sociopathie.
Mais en même temps, il est indéniable que certaines personnes, à nos yeux, sont tout simplement incorrigibles. Des dégâts qu'il faudrait nettoyer de la terre. Tout est dans la ligne à dresser dans le sable. En mesurant les vagues qui pourraient venir la brouiller. Et dans les yeux. Et dans le vent qui parfois souffle beaucoup de poussière jusqu'à plus rien n'y voir. Rien de facile. Et le couloir de la mort coûte beaucoup plus cher que la tôle...
Rien
de
facile.
Avec les stats que je vous ai données plus haut, le Texas est un peu comme un pays dans le pays. Un boy's club pas toujours facile à comprendre. Une couleur bien particulière sur l'arc-en-ciel des États-Unis d'ARMérique.
À Huntsville, la ville porte bien son nom (Hunt=chasse). La prison de l'endroit est la seule prison habilitée à appliquer la peine de mort par injection de barbituriques fatale. Le pénitencier Ellis One Unit a été le couloir de la mort entre 1965 et 1999 avant que les condamnés ne soient transférés à Huntsville. Les Texans sont relativement fiers de Huntsville et les trouve efficace dans leurs opérations de nettoyage.
La ville de Huntsville vit principalement de l'administration pénitentiaire. Une famille de Huntsville contient en moyenne une personne sur deux impliquée dans l'administration pénitentiaire locale. Une administration qui gère aussi 100 000 personnes en liberté conditionnelle et plus de 300 000 en liberté surveillée dans tout le Texas.
C'est vous dire à quel point le Texas peut parfois être une bulle, un complexe potage populaire contenant des tonnes d'ingrédients.
Ce sont 15 000 prisonniers, répartis dans 7 établissements différents (2 autres sont en construction), près de 5000 gardiens pour une population de 35 000 personnes à Huntsville qui lui vaut le surnom approprié de "Prison City".
Robert James Campbell est probablement aller rejoindre sa victime dans la mort au moment de lire ses lignes.