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Course eiffage du viaduc de millau

Par Antoine06 @AVissuzaine
Jamais je ne m’étais inscrit à une course aussi longtemps en avance ! Il faut dire que le jeu en valait la chandelle. Une course de 23,7 kilomètres à Millau, dont un aller-retour sur le Viaduc autoroutier.   J’attendais l’évènement depuis un an. La course avait eu lieu une première fois 2007, cela devait être l’unique édition, mais sur l’insistance enthousiaste des coureurs une seconde course fut organisée en 2012 où le rythme d’une course bisannuelle s’est désormais ancré. Accompagné de deux larrons de mon club, David et Jérémy, nous sommes arrivés l’après-midi veille de la course, après un pique-nique sur une place Montpelliéraine histoire de profiter de l’occasion pour voir l’un de mes fils étudiant dans la capitale languedocienne. Après le traditionnel retrait des dossards nous partons à la recherche d’un bar abonné à la chaîne de télévision cryptée pour voir la demi-finale de rugby où je m’abstins d’évoquer mes cinq années castraises en raison du nombreux public manifestement favorable à l’équipe adverse. La veille d’une course, fut-elle festive, il est important de ne pas s’encombrer de pression (en tout cas pas sur les épaules). Tôt ce dimanche matin, les rues de la ville sont envahies par des coureurs si nombreux que la population de Millau en est presque doublée ! Mais la qualité de l’organisation permet une grande fluidité de la course, les départs se font par vagues de 4 000 coureurs environs, toutes les dix minutes. A neuf heures précises, je m’élance avec la première salve de coureurs. Lors de tels départs, il faut se frayer un chemin dans les premiers kilomètres. Pour l’heure, l’ambiance est joyeuse et bon enfant. Les cinq premiers kilomètres ne sont pas difficiles, la route est large et la sensation d’embouteillage s’estompe rapidement. Je pars prudemment, en peu en deçà de ma vitesse de semi-marathon. Vendredi, le médecin du sport m’a posé un stap sur la cuisse en raison d’une douleur se rappelant de temps et temps à mon bon souvenir. Au loin, le viaduc majestueux se dresse tel un défi que nous allons aborder. Puis, nous quittons la route pour la voie de service de l’autoroute. La montée est immédiate, 250 mètres de dénivelé en moins de trois kilomètres. Les bavardages se sont vite interrompus mais l’hélicoptère qui tourne au-dessus de nos têtes apporte une ambiance de Tour de France, accentuée  par les encouragements du public venu nombreux. Le ravitaillement se fait sur l’aire de repos de l’autoroute, il est le bienvenu après cette ascension, mais aussitôt après, en abordant l’A75, lorsque nous sommes face au viaduc, la plupart des coureurs font une découverte. Ce n’est pas significatif lorsque nous passons ici en voiture, mais en courant nous nous apercevons vite que le viaduc n’a rien d’une route plate ! Mais après ce que nous avons grimpé, ce faux-plat montant n’a rien d’insurmontable. Le coureur déguisé en none plaisante avec la bigoudène, les deux sont l’attraction des photographes. C’est à ce moment précis que ma douleur se réveille. Je sens comme un violent pincement sur la cuisse droite. Je sursaute et ralentis aussitôt. La surprise et le moment de panique passés, je parviens à reprendre ma course, tout doucement d’abord, puis en accélérant lentement. Heureusement, la douleur passe vite mais je suis un peu inquiet pour la suite. Une fois passé le deuxième ravitaillement, nous quittons la zone autoroutière pour une route de campagne, puis une large piste sur quelques hectomètres.  Après quinze kilomètres de route, la vigilance n’est pas la même. Je me tords le pied dans un trou. Je ne tombe pas mais la douleur est intense. Rien de grave heureusement, mais je reste au ralenti tant que je n’ai pas retrouvé l’asphalte, tant par appréhension d’un nouvel incident que par fatigue. La descente vers Millau pourrait être agréable, mais j’ai peur de me faire mal à nouveau si j’allonge trop la foulée. Je profite de ma fin de course, les familles de coureurs sont là pour applaudir, les gamins tendent la main pour que l’on tape dedans au passage. Millau, Parc de la Victoire. 1 heures 57 minutes après le coup d’envoi. Je suis heureux de ma course, je me suis fait plaisir, je n’ai pas (trop) souffert. Les organisateurs ont tout fait pour fluidifier également la zone d’arrivée. Nous sommes guidés dans des couloirs où des scouts récupèrent nos puces de chronométrage, puis nous nous rendons dans des allées en fonction de notre taille de tee-shirt pour retirer le précieux textile souvenir, le sac de ravitaillement et la médaille. Aucune attente à l’arrivée (1). Bravo. Quand à mes deux compères. Ils font l’un et l’autre mieux qu’en 2012, Jérémy se classe 43e en 1 h 32 et David gagne 5 minutes en 2 heures 10.

COURSE EIFFAGE DU VIADUC DE MILLAU

photo : VO2max.Fr

(1) Entre David et moi, 1600 coureurs passent la ligne en 13 minutes, soit deux par seconde !

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