Depuis la sortie de son dernier album intitulé Obsidian, la réputation du protégé de Pitchfork n’est plus à refaire. Cependant, avec ce quatrième opus, l’américain Will Wiesenfeld aka Baths, signé sur le label Anticon ne se prend pas au piège de la répétition et prend un léger virage musical.
L’artiste, connu pour sa pop-electro sombre, nous surprend dès l’ouverture de son EP Ocean Death. En effet, le premier morceau éponyme démarre sur un beat techno quasi-minimaliste, chose inhabituelle dans ses compositions, mais pas forcément déplaisante. Le glissement est intéressant.
Après ces curieuses premières minutes, très rapidement la voix de Will, reconnaissable entre mille, arrive telle la plainte à l’unisson de grands mammifères marins. Pour ceux qui connaissent déjà le musicien, ne vous inquiétez pas, c’est bien un nouvel opus de Baths que nous avons là. Fade White, nous ramènera cependant vers des rivages plus familiers, où l’on retrouve ces sonorités légèrement tristes mais toujours teintées d’espoir qui lui sont propres.
Quant aux trois derniers morceaux de cet EP, ils s’incrustent dans cette mouvance à laquelle l’artiste nous a habitué, nous montrant qu’il a su faire évoluer sa musique et conserver cette capacité à nous enfermer dans son univers onirique.
Ainsi, si Baths apparaît comme résolument pop quand l’on s’en tient à la définition du tube pop selon Mac Demarco (« une chanson aux paroles peu claires où le désir de tristesse est palpable afin que l’auditeur puisse s’approprier ce qu’il entend« ), il parvient toujours à éviter les genres, oscillant entre arrangements électroniques et enregistrements d’instruments organiques, voguant toujours à la frontière de plusieurs styles musicaux, isolé, dans son univers.