En identifiant la cause de cette maladie, jusque-là inconnue, les chercheurs de l’Université de Turku (Finlande) soutenus par les US National Institutes of Health (NIH), ouvrent la possibilité de diagnostiquer la maladie par séquençage du gène responsable. Car ces jeunes patients affectés de mutations dans le gène CECR1 qui code pour une enzyme du sang, l’adénosine désaminase 2 (ADA2), souffrent d’infections opportunistes graves et récurrentes, d’AVC récurrents et autres symptômes sévères, regroupés sous une maladie génétique rare appelée déficit en adénosine désaminase.
Les chercheurs finlandais viennent d’identifier les mutations héréditaires qui, dans cette enzyme du sang ADA2, provoquent une fièvre sporadique, des éruptions cutanées et même des AVC récurrents, dès le début de l’enfance. Une avancée notable pour pouvoir établir le diagnostic, alors qu’en raison de niveaux de gravité très variables et d symptômes multiples, cette maladie rare restait extrêmement difficile à confirmer.
Des implications diagnostiques : Il sera désormais possible de la diagnostiquer par séquençage du gène ou en mesurant l’activité enzymatique de ADA2. Le Dr Andrey Zavialov de l’Université de Turku et chercheur principal, travaille déjà sur le développement de nouveaux outils de diagnostic : « Le dépistage de mutations dans ADA2 ou de son activité dans le sang des patients permet de mieux appréhender l’incidence de la maladie et pourra probablement être utile pour diagnostiquer d’autres troubles encore mal compris ».
Des implications thérapeutiques : La découverte de la base moléculaire de la maladie du déficit en adénosine désaminase a aussi des implications thérapeutiques : Alors qu’ADA2 circule dans le sang, les recherches vont viser à combler le déficit ou à remplacer l’enzyme ADA2, à partir de plasma frais congelé provenant de donneurs sains, par exemple ou en développant, par ingénierie, des formes artificielles de la protéine. Car l’équipe vient également de matérialiser une structure atomique en 3D de la protéine.
Source: NEJM March 6, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1307361 Early-Onset Stroke and Vasculopathy Associated with Mutations in ADA2