Une excellente tribune signée Jérôme Auzolle archicoolisateur de choc ...
Christian de Portzamparc va un peu vite en besogne dans une lettre envoyée au quotidien du soir “Le Monde,“ et publiée illico par ce même quotidien. Il feint lui aussi de réduire la problématique de La Samaritaine à une guerre des anciens contre les modernes, il feint de ne pas avoir lu Houellebecq, pas plus que le P.L.U de Paris, ni le jugement du T.A en date du 13 mai 2014.
Citation Christian de Portzamparc : “Toutes les façades de qualité ont été rigoureusement conservées. Seule une face disparate sur la rue de Rivoli est transformée et unifiée en une façade ondulante, diaphane, qui apportera douceur et lumière à cet endroit de la rue.“
Christian de Portzamparc participe ainsi un peu vite à une vaste contre-campagne anti jugement du T.A qui curieusement démarre en trombe parmi les plus conservateurs et corporatistes clans qui prétendent s'arroger les goûts et les couleurs de la qualité de la ville. De L'Académie d'Architecture à Christian de Porzamparc sans oublier Emmanuel Caille et D'A... ce qui ravira sans doute les communicants de LVMH.
Or que fait donc un tribunal Administratif ? il ne fait que lire la Loi et statuer en fonction des textes votés par les parlementaires. Construire à Paris relève du code de l'Urbanisme et localement du P.LU, véritable bible édictée par les élus parisiens, et défendue mordicus par Anne Hidalgo. (On se souvient, lors de la conférence de Presse à Venise en 2012, donnée par la ministre de la culture et de la communication en prélude à l'inauguration du pavillon français, de son étonnante intervention... sur le P.L.U très parisien.)
On pourrait donc s'étonner que ces personnalités aient conjointement attendues l'affaire de La Samaritaine pour s'émouvoir de la rigidité et frigidité du P.L.U parisien. On peut s'étonner que le débat “Que faire de Paris ?“ n'ait pas été tenu auparavant.
On pourrait s'étonner que ces puissants architectes si complices avec le pouvoir, ne se soient pas indignés auparavant du déséquilibre démocratique entre un P.L.U si facilement amendable pour quelques uns et si rigide pour la majorité des autres.
On pourrait s'étonner que lorsque François Pinault a claqué la porte de l'île Seguin, les mêmes ne se firent guère remarquer à poser les questions qui fâchent sur la fabrication de la ville.
On pourrait s'étonner qu'à part pétitionner dans le vide, (on se souvient de la formule d'un élu taxant de “corporatisme puant“, lors de l'affaire Chemetov/Courcouronnes, et la réaction outranciée d'une pléiade d'architectes aussi sourds que myopes,) les architectes ne se soient pas opposer au P.L.U de Paris au moment même de sa rédaction.
Non il ne s'agit pas de réduire l'architecture à un gentil masque pour petits arrangements immobilier entre puissants. Or c'est bien cela qui se passe à la Samaritaine. SANAA n'est là que pour cacher la plus value immobilière rendue possible par le changement d'affectation du lieu (interdit à l'origine par le PLU,) puis le transfert de m2 de l'îlot central judicieusement évidé... sur l'îlot Rivoli habilement sur-densifié en contradiction avec ce même P.L.U, qui entretemps a été judicieusement adapté. Est-ce-cela la troisième ville de Christian de Portzamparc? Ces petits arrangements entre-soi, déguisés sous de jolis coloriages et autres effets diaphanes ?
J.A