Festival de Cannes, jour 5 : Le dimanche galère

Publié le 19 mai 2014 par Wtfru @romain_wtfru

Le week-end au Festival de Cannes, c’est le moment où la Croisette est la plus remplie et où tout le monde se repose de sa grosse soirée du samedi. Tout le monde ? Non, pas les journalistes qui ont encore plusieurs films à aller voir : The Homesman de Tommy Lee Jones, dont l’ovation a fait pleurer son réalisateur et Le Meraviglie d’Alice Rohrwacher. Dans les séances spéciales, on a eu The Owners de Adilkhan Yerzhanov et The Rover de David Michôd.

Kim Seong-Hun, 2 films, au moins un chef d’oeuvre

Pour les pauvres hères comme moi, on commence la journée à 9h du matin pour aller voir un film coréen réalisé par Kim Seong-Hun, Kkeut-Kka-Ji-Gan-Da, qu’on appellera plus communément A Hard Day, qui compte l’histoire d’un inspecteur de la Crim’ un peu ripou qui renverse malencontreusement un type sur la route alors qu’il enterre sa mère. Il décide de cacher le corps dans le cercueil de sa mère. A partir de là, tout s’enchaîne pour lui faire passer une journée d’enfer. Non seulement le film est absolument passionnant grâce à une mise en scène exceptionnelle, des acteurs parfaits et un scénario aussi noir que l’ébène, mais il est aussi un monument de cynisme extrêmement hilarant, tout en étant doté d’un score excellent. Bref, A Hard Day, c’est du tout bon. La rencontre avec le réalisateur à la fin ne fait que confirmer le sens du film : Kim Seong-Hun semble être un chic type, aussi drôle et humble que très intéressant. Le film n’a malheureusement pas été acheté par des vendeurs internationaux et on ne sait pas encore si on retrouvera le film dans nos salles dans un avenir proche. Toujours est-il qu’il sort dans une semaine en Corée.

La suite de la journée est symptomatique d’un week-end cannois. On boit au bord d’une plage en pensant à tous les films qu’on loupe, manque de place, d’accréditations ou à cause de plans foireux pour obtenir un tapis rouge pour le film du soir (une tendance se dégage d’ailleurs de cela, mais on verra le dernier jour si elle se confirme). Alors on se console comme on peut, avec un Mojito sur la plage Nespresso à 15€ avec une serveuse qui met entre 10 et 15 minutes à venir juste apporter la carte. Mais bon, on commence à s’y faire.

Tapis rouge des pauvres. On peut même y monter en t-shirt Anchorman

A 20h20, la frustration est tellement immense que je décide alors d’aller avec les collègues voir The Salvation. Mais comme nous nous sommes trompés de salle, nous avons fini devant Hermosa Juventud de Jaime Rosales, une catastrophe espagnole qui raconte l’histoire d’un jeune couple de tocards madrilènes qui décident de faire un porno pour assurer leurs arrières. Voici le synopsis du film. En théorie. En pratique, le réalisateur filme de longs plans vides pendant de longues secondes sans réellement donner du sens aux images et on finit par s’ennuyer fortement après 15~20 minutes. Jaime Rosales a bien une bonne idée (montrer le temps qui passe à travers les écrans d’un smartphone, avec les jeux, les sms, les vidéos) mais il les fait traîner en longueur jusqu’à ce qu’elles deviennent odieuses. Le film dure 1h40, ce qui est à peu près 100 minutes trop long. Le premier vrai navet de mon Cannes 2014.

L’ennui mortel

Résultat du week-end : un chef d’œuvre, un navet et un nanar. Pas folichon tout ça, que ce soit dans le nombre ou dans la qualité. Demain, on prévoit un thriller avec Michael C. Hall, Don Johnson et Sam Shepard, un documentaire sur Roger Ebert et un vieux film de guerre de 1975. Wait & See.