AC Milan : bilan de la saison, futur et mercato

Publié le 19 mai 2014 par Passionacmilan

La victoire de l’AC Milan face à Sassuolo (2-1, buts de Muntari, De Jong et Zaza) ne suffit pas pour atteindre l’Europe. Les Rossoneri terminent 8° et archivent ainsi une des pires saisons de ces 25 dernières années, assurément la plus mauvaise du 21° siècle. Le temps est venu pour la réflexion et idéalement la programmation. Après quelques jours de repos et les élections du 25 mai, l’AC Milan se penchera sur le destin de Seedorf et éventuellement la recherche de son successeur. Parallèlement, les premières opérations de mercato pourraient se concrétiser…

LE MATCH
L’AC Milan a clôturé une saison absolument négative avec une victoire qui s’est révélée être inutile sur le plan comptable mais qui a prolongé le suspense de la course à l’Europe et permet de terminer dignement la saison.

S’imposer était le minimum qu’on pouvait espérer pour pouvoir saluer Milan d’une manière positive. L’équipe de Seedorf y est arrivée grâce aux deux buts inscrits lors d’une première mi-temps positive. La seconde période s’est révélée plus difficile, surtout en infériorité suite à l’expulsion de Mexès puis de De Sciglio mais malgré un résultat serré, Milan n’a jamais réellement été inquiété par Sassuolo.

BILAN DE LA SAISON
Milan termine 8° sans jamais avoir été en course pour le titre ni même pour le podium. Les Rossoneri ont très mal débuté la saison. Les objectifs se sont envolés à la vitesse de l’éclair et la saison a rapidement été compromise. Les dirigeants ont tenté par tous les moyens de maintenir Allegri à son poste mais en voyant la situation se précipiter, ils ont du agir dans l’urgence à la mi-saison après les misérables 22 points en 19 rencontres.

Seedorf a été propulsé à la tête de l’équipe sans aucune expérience. Le bilan de son Milan est de 35 points en 19 matches, une moyenne qui, extrapolée à la saison entière serait synonyme d’une 4° place solide : difficile de faire mieux avec cet effectif face à Juventus, Roma et Napoli. Malgré cela Seedorf reste fortement menacé et, pour des raisons différentes, risque de subir le même sort que son prédécesseur.

Milan ne sera pas européen : cela n’était plus arrivé depuis 1998 ans, il y a 16 ans alors que nous étions toujours au 20° siècle. Ce seul constat permet d’évaluer à quel point la saison est décevante. S’il est vrai que le Milan de Seedorf s’est suicidé la semaine passée contre une Atalanta sans objectif où une victoire aurait été synonyme aujourd’hui d’Europa League, résumer l’absence de qualification en compétition européenne à cette rencontre est inutile et réducteur, si on se penche sur le grand nombre de matches ratés tout au long de la saison.

Une saison remplie de difficultés, de polémiques, de critiques, de guerres intestines peu élégantes à travers la presse qui n’ont évidemment pas aidé les Rossoneri sur la pelouse. En plus de l’absence en Europe, d’autres « exploits » sont à souligner : seulement 57 points, une défense catastrophique avec 49 buts encaissés, soit le record négatif absolu de Milan depuis que le championnat est passé à 20 équipes, sans oublier l’élimination de la Coupe d’Italie à San Siro face à une Udinese en crise alors qu’il s’agissait du chemin le plus simple et le plus direct d’accéder à l’Europa League.

Paradoxalement, si la 8° place est un échec total, avoir frôlé la 6° place jusqu’à 30 minutes de la fin du championnat relève presque du miracle au vu des chiffres et des difficultés ou bien lorsqu’on se rappelle où Milan se situait au tout début du mois de janvier après une première demi saison catastrophique. La saison 2013 – 2014 restera une une page négative de l’histoire de l’AC Milan. En espérant une relance immédiate.

SEEDORF OU UN AUTRE?
Le futur immédiat de l’AC Milan sera concentré sur l’entraineur. Clarence Seedorf est sérieusement menacé à cause de ses méthodes discutables et de ses relations peu sereines avec l’équipe et la société mais ces derniers jours Berlusconi n’a pas écarté l’hypothèse de la confirmation. Il est cependant difficile de comprendre s’il s’agit d’une réelle ouverture ou d’un bluff visant à rendre la séparation moins douloureuse, surtout au niveau économique.

La décision devrait être prise entre le 25 mai et les premiers jours de juin pour pouvoir ensuite éventuellement chercher un nouvel entraineur ou programmer le mercato avec Mister Clarence. En cas de changement, les candidats les plus sérieux sont le favori Donadoni, un ancien de la maison avec une expérience solide et l’outsider Inzaghi, le choix le plus facile et économique mais aussi le plus risqué vu son manque d’expérience. Spalletti était le préféré de Galliani et Berlusconi mais est trop couteux tout comme Montella qui a une clause libératoire de 6M d’euros.

Que l’entraineur soit Seedorf, Donadoni, Inzaghi ou un autre, l’AC Milan va certainement saluer Mauro Tassotti après 34 ans d’histoire commune comme joueur et second entraineur. Indécis entre prendre sa retraite ou suivre Allegri dans ses nouvelles aventures, son départ va laisser un vide immense. Tassotti a traversé les époques et personne mieux que lui connait les valeurs du club, qu’il a toujours transmis aux joueurs.

FUTUR ET MERCATO
Parallèlement, les premières décisions concernant l’effectif pourraient être prises. En entrée les dirigeants travaillent sur les cas Rami et Taarabt, deux joueurs qui se sont révélés fondamentaux et qui ont plusieurs fois manifesté leur désir de rester. A Milan, la volonté est de les confirmer mais pas aux prix fixés sur les options d’achat. Les dirigeants sont optimistes quant à la bonne réussite des opérations.

L’absence d’Europe doit représenter un point de départ pour ce Milan. Au terme d’une saison si négative, les dirigeants de l’AC Milan ne pourront plus se cacher derrière des déclarations toutes faites comme « Milan est compétitif et est le club qui participe toujours à la Champions League » ou derrière des résultats parfois trompeurs, comme ce fut le cas la saison passée. L’équipe est à reconstruire, c’est une évidence.

L’AC Milan doit programmer le futur avec la nomination (ou confirmation) d’un entraineur bénéficiant de la confiance totale et d’une autonomie technico-tactique. Ensuite, place à un mercato intelligent, efficace et qui risque fort d’être mouvementé. Il y a la nécessité de dégraisser et construire un effectif de 23-24 joueurs maximum pour affronter une seule compétition, d’une part pour réduire la masse salariale, d’autre part pour rendre l’effectif moins difficile à gérer pour l’entraineur. Avec 11 titulaires (14-15 indispensables) dans un groupe de 30, il est facile d’imaginer qu’il y a plus de mécontents que d’heureux. Ce groupe devra être solide, homogène et suffisamment compétitif pour au moins accrocher le podium. Tout cela dans une société organisée et non plus divisée et déchirée comme ce fut le cas cette saison.

Après une saison si négative, Milan doit se relever et redevenir compétitif. Il est en tout cas difficile d’imaginer une saison plus décevante l’année prochaine. L’heure est à la réflexion, la prise de décision et la programmation. Il est temps de repartir à zéro et reconstruire un Milan digne de sa glorieuse histoire. Comme Barbara Berlusconi vient d’affirmer lors de l’inauguration du musée et de la boutique de l’AC Milan à Casa Milan : « On a le devoir moral de ramener Milan au niveau qu’il mérite » Les actes suivront-ils les paroles?