Une première "historique" avec un billet un peu spécial, dans lequel je vous propose de remonter le temps. N’ayez crainte, vous êtes en bonne compagnie. Car si l’on s’est prêtées au jeu du billet croisé avec Marine de Raconte moi l’histoire, c’est pour évoquer un sujet des plus piquants, à partir de deux documents trouvés sur Gallica* (références en fin d’article). Décrochez vos ceintures, nous allons voir les prostituées. Rendez-vous dans deux siècles.
Accablé par les plaintes s’empilant chaque matin un peu plus sur son bureau, le préfet de Paris rapplique. L‘"inflexible Mangin" n’attendra pas l’invention du tapage nocturne pour en punir les principales responsables, par une ordonnance marquée du sceau de son courroux. Répression du délit de tapinage sur la voie publique, et tant pis si ces dames se retrouvent sans le sou. Cloîtrées dans des maisons closes, les voilà loin des yeux, loin des bourses. En mode silencieux, de quoi ravir la vertueuse épouse. Son cher mari, un peu moins.
"Rends à la liberté la fille du malheur :
Qu’on dise en la voyant repasser dans la rue :
"La femme par besoin ici se prostitue".
Comme un air de déjà vu. Des questions d’hygiène aux horaires réglementaires et en passant par la tenue vestimentaire, la prostitution soulèvera de nombreuses autres passions dont Mangin ne sera pas le seul héritier à la préfecture de Paris. Moralité ? Deux siècles plus tard, le cas de la fille de joie fait encore débat : on ne sait toujours pas si l’on doit la laisser dehors ou la "foutre dedans".
Prolongez le plaisir en retrouvant ici le billet de Marine.
*Article réalisé à partir des archives historiques de Gallica, doléances des filles de joie et épître à M. Mangin, à l’occasion de l’ordonnance défendant aux prostituées de se montrer en public.