T-zion et Smocky se chargent d’animer et gérer le déroulement du tournoi qui va suivre. Après un tirage au sort, Natural Mat, qui représente Raggadikal, choisit de prendre les devants.
Le temps imparti est écoulé, même légèrement dépassé, c’est au tour de Life n Creation de montrer ce qu’ils ont dans le ventre, avec Lychar, Leev’Up et Revolution au contrôle. Même s’ils auraient aimé être muni de leur box de vinyls ce soir, ce n’est pas ça qui risque de les arrêter. James Brown « This Is A Man’s World » ouvre le set, suivi de Bob Marley « Mr Brown », Desmond Dekker « Shanty Town (007) », et puisqu’ils souhaitent consacrer ce premier tour aux artistes disparus et remonter dans le temps, sont aussi de la partie Junior Murvin, en version dubplate, puis Peter Tosh « Oh Bumbo Klaat », Dennis Brown « Revolution », un spécial de Sugar Minott, Nitty Gritty « Ready Done », Joseph Hill de Culture « Policeman », Tenor Saw « Golden Hen », Wayne Smith « Under Mi Sleng Teng », un remarquable dubplate de John Wayne « Call The Police », et même Junior Byles « Fade Away » – qui s’est malencontreusement glissé dans cette sélection. Garnett Silk « Complain » et un émouvant spécial Matthew McAnuff « Be Careful » clôturent la session de Life n Creation. Avec plus d’une quinzaine de titres, le sound strasbourgeois a mis à l’honneur les fondations, tout en montrant à Raggadikal que la suite ne leur fait pas peur.
Second round, exclusivement dubplates, durée 15 minutes. Natural Mat commence par reprendre Life n Creation, en jouant un « Revolution » devenu « Execution », chanté par Leah Rosier – nommé counteraction – car ce soir il est question d’exécution et non de révolution. Alborosie « Herbalist » prône « Raggadikal Kill Another Sound » en dubplate des plus massifs, avant une lourde série sur le Intercom riddim qui ne peut que faire des ravages : Reggie Stepper « Cu-Oonuh », Burro Banton « Badder Den Dem », Kabaka Pyramid… Johnny Osbourne « Budy Bye » sur le Sleng Teng riddim, Sizzla « Solid as a Rock », General Levy sur le Belly Ska riddim, puis Lord Bitum sur le Screw Dem, poursuivent dans la même trempe. En conclusion, ce sont des lyrics francophones de Datune et Lord Bitum, ce dernier ne se privant pas de s’adresser directement à Life n Creation. Voilà douze dubplates ou un petit aperçu de ce que Raggadikal a dans ses dossiers.
Troisième round, exclusivement dubplates, à nouveau, 15 minutes. Raggadikal s’arrête sur le manque d’originalité de Life n Creation, en introduisant Romain Virgo « The System » et l’essentiel « Who Feels It Knows It ». Tarrus Riley « We Nah Sorry » et Virtus « Take Care », tous deux sur le Fade Away riddim, sont exactement dans l’esprit de ce qui est en train de se passer sur place, appuyés par le grand Barrington Levi « Murderer », Kelsey pour un cover taillé sur mesure de Lorde « Royals », puis Skarra Mucci « Raggamuffin », Bounty Killer « Look Into My Eyes », un démentiel Lieutenant Stitchie, et même Supa Bassie en espagnol. Le final est confié à Elephant Man, The Energy God, « Die By Gun », sur l’incontournable Bumaye riddim de Major Lazer, execution time, voilà qui est dit.
Malgré tout ça, Life n Creation est encore bien armé, ouvrant leur jeu avec un original featuring Duane Stephenson & I Octane, Capleton sur le Ganja Farmer riddim, Luciano « Stay Away » sur le Doctor’s Darling riddim et Fantan Mojah « Corruption », avant un passage francophone, avec Tribuman, Don Valdes… précisément adressée à Raggadikal, ou Raggadicule… Pour finir, Million Stylez arrive pour un spécial « Miss Fatty » bien relevé qui donne « Life n Creation Yu A Murdah », auquel le Baddaz riddim succède à la perfection pour achever le second quart d’heure dubplates de Life n Creation.
C’était un évènement inratable à Nancy et le mieux est encore d’écouter ou réécouter l’audio : http://www.mixcloud.com/iriecrew/05042014-ostraclash-1-raggadikal-vs-life-creation/
Simba
(pour Reggae-Est.fr)