“La chasse sous-marine et le vin de Samos qu’ils pratiquaient en commun éveillèrent entre eux une profonde camaraderie. Sur le bateau du retour, ils s’aperçurent qu’ils ne connaissaient l’un de l’autre que leurs prénoms et, voulant échanger leurs adresses, ils découvrirent avec stupeur qu’ils travaillaient dans la même usine, le premier comme directeur technique et l’autre comme veilleur de nuit”.
Cette phrase, remarquablement rédigée, que j’avais depuis longtemps oublié alors qu’elle m’avait frappé en première lecture (il y a fort longtemps), m’a ramené en mémoire certaines valeurs jadis mises en avant par les publicitaires, et qui semblent avoir totalement disparu de nos jours, du moins dans le monde de la pub.
Jean Baudrillard -”La société de consommation”, Denoël 70, Folio 86- enchaîne sur “ce délicieux apologue où se résume toute l’idéologie du Club Méditerrannée…”, ou plutôt se résumait car ces extraits datent.
- “Le loisir est le règne de la liberté”.
- Chaque homme est susbtantiellement égal aux autres et cette aspiration peut être aussi utilisée à des fins publicitaires.
- Le temps, contraint en période normale, est, en vacances, là à vous attendre. Dans le loisir, il redevient la propriété privée de chacun.
S’ensuit, sans l’ouvrage, un intéressant développement sur le temps, contraint et libre, sa valeur d’usage et sa valeur d’échange. Développement qui serait avantageusement à replacer dans le débat sur les 35 heures, cette mesure que Sarkozy, le Medef et l’Ump entendent bien supprimer.