Avec : Aaron Taylor-Johnson, Ken Watanabe, Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, Sally Hawkins, David Strathairn, Juliette Binoche, Victor Rasuk, Brian Markinson, Patrick Sabongui...
Genre : Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 03.
Date de sortie : 14 mai 2014.
Synopsis : Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l'humanité semble impuissante...
Bande annonce française
"L'arrogance de l'homme c'est de penser que nous contrôlons la nature alors que c'est l'inverse."
Contrairement à de nombreux détracteurs, j'apprécie énormément le "Godzilla" de Roland Emmerich. Bon, je reconnais aussi que c'est la seule vision de ce monstre que j'ai vu et que ce film à bercé une grande partie de mon adolescence donc ça doit bien aidé, mais pour l'avoir revu récemment, je trouve que malgré son coup de vieux, ce film reste quand même bien fun et divertissant sans se prendre au sérieux. Du coup, à l'approche d'une nouvelle vision, plus sombre, plus réaliste et réalisé par celui à qui ont devait "Monsters", j'étais assez impatient de le découvrir au point que c'était l'une de mes attentes de l'année.
Et quel ne fut pas ma déception en sortant de ma projection. Pourtant tout était réuni pour que je passe un bon moment. Sur le papier le film m'envoyait du rêve et dans la salle complète, les spectateurs respectueux étaient au rendez vous mais au final, je me suis quand même royalement ennuyé. Le scénario écrit par David S. Goyer, Max Borenstein, Dave Callaham, Drew Pearce et Frank Darabont est vraiment très mal maitrisé. A défaut de vouloir se simplifier la tâche, les scénariste ont cru bon de nous la compliquer en rendant leurs propos très confus et brouillon.
Le résultat de tout ça ? Et bien le film parle... Beaucoup... Beaucoup trop... Et au final, il ne nous dit pas grand chose. La genèse de ses différents monstres que l'ont veut nous mettre en scène nous ait montré de façon totalement chaotique. Sur deux heures de film, il nous faut bien attendre une bonne heure avant de se mettre quelque chose de concret sous la dent. Avant cela, on perds un temps fou à nous présenter des personnages qui n'apporteront pas grand chose au récit et quand l'action commence enfin, l'ensemble est si maladroit qu'on peine à y croire.
A force de vouloir trop se prendre au sérieux, le scénario se décrédibilise totalement la faute aussi à des facilités scénaristiques tellement grossière que je reconnais avoir eu quelques fous rires nerveux dans ma salle (tiens si on allait voir au fond d'un trou ce qui se passe avant de se rendre compte que la chose s'est barré de l'autre côté et que des hélicoptères sont déjà sur place et aurait pu nous éviter de chercher trop loin ?). Godzilla lui même nous fait rire. Totalement sous exploité, ce n'est même pas vraiment lui le héros de cette histoire (un comble).
Ses origines, son but, ses objectifs une fois qu'il à rempli sa mission... On n'en sait trop rien et le film semble s'en moquer comme de sa première paire de chaussettes. Impossible aussi de ne pas avoir un rire nerveux lorsqu'on le voit un peu lors de son combat final mais surtout lors de sa dernière scène d'un grotesque assez affligeant. Roland Emmerich avait beau ne pas se prendre la tête, il apportait quand même une certaine sympathie, une certaine émotion à son monstre, là... J'ai trouvé que c'était le vide, le néant. Même leur histoire de nucléaire, de reproduction, de dissimulation, de communication etc etc n'intéresse pas et semble juste combler un trou scénaristique.
Alors après, tout n'est pas mauvais pour autant même si c'est la frustration et la déception qui prédomine de mon côté. C'est très maladroit mais j'apprécie qu'on ait essayé de donner un côté sombre et réaliste à cette histoire (même si c'est foiré). De même, bien qu'il n'apporte rien de bien nouveau dans le débat, le discours écologique reste intéressant. Pas toujours bien exploité mais intéressant. Les réflexions apportés en cas de crise et sur l'utilisation de l'arme nucléaire peut aussi plaire même si là encore il n'y à rien de vraiment exceptionnel je trouve. Là où le film d'Emmerich avait au moins l'humour pour lui, là c'est dommage qu'on n'ait même pas cet humour qui aurait pu apporter un peu de fraicheur.
Côté casting, les différents acteurs ne sont pas foncièrement mauvais. La plupart d'entre eux font même le job il faut bien l'avouer mais leurs traitements est si grossier et si peu intéressant, que même le plus charismatique de tous ne parvient jamais à nous captiver ou à rehausser le film vers le haut. C'est le cas par exemple de Ken Watanabe en Daisuke Serizawa. On l'as quand même connu plus inspiré et même si carrure lui permet de s'imposer, il semble quand même en parfaite roue libre ne savant pas trop quelle réelle direction artistique adopté.
Même chose pour Bryan Cranston en Joe Brody. Depuis quelques temps maintenant, l'acteur semblait avoir su donner un tournant à sa carrière en nous prouvant qu'il était capable d'être autre chose que le père de Malcolm dans la série télévisé du même nom (confère la série "Breaking bad"). Seulement voilà, ici son potentiel n'est jamais exploité et pour lui aussi, on à du mal à s'attacher tant sa prestation apparait assez anecdotique. D'ailleurs, pour sa dernière scène dans le film, une sensation de "Tout ça pour ça" nous vient en tête. Dommage car avec Ken Watanabe, je pense sincèrement que Bryan Cranston aurait pu être un vrai plus pour ce long métrage.
Que dire aussi de Aaron Taylor-Johnson dans la peau de Ford Brody. Lui aussi il fait de son mieux mais on y croit pas à son personnage. Trop caricatural lui aussi, il semble être ce genre de personnage qu'on nous impose dans une histoire mais qui n'apporte quasiment rien au récit. On arrive même pas à avoir une quelconque empathie pour son couple et sa romance avec Elizabeth Olsen en Elle Brody, exemple parfait du rôle inutile. A aucun moment, je n'ai ressenti une dimension dramatique avec son histoire mais bon là encore, c'est vraiment plus de la faute du scénario et du traitement des personnages que de l'acteur en lui même qui fait surtout ce qu'on lui demande.
Le reste de la distribution fait aussi de la figuration. Et oui entre des acteurs qui font de la figuration et des monstres qui font de la figuration, il n'y à vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent avec ce film. Juliette Binoche par exemple en Sandra Brody nous apparait si vite que sa présence nous semble juste mercantile avant de pouvoir mettre un autre grand nom sur l'affiche. Sally Hawkins en Docteur Wates n'as vraiment pas non plus le traitement et l'utilisation qu'elle mérite malgré ses efforts. C'est encore plus frappant pour David Strathairn en Amiral Stenz, pourtant bon, mais qui lui aussi n'est jamais mis en valeur dans ce brouillon généralisé.
Fort heureusement, Gareth Edwards derrière la caméra sauve un peu les meubles. C'est assez drôle d'ailleurs car son précédent "Monsters" m'avait fait le même effet en salle à savoir un scénario ennuyeux avec des acteurs sous exploité mais sauvé un peu par une bonne mise en scène et de bons effets visuels. Je pourrais avoir la même micro critique pour ses deux œuvres qui exploitent d'ailleurs un peu les même thématique. En ça, il y à malgré tout une certaine cohérence chez ce cinéaste qui à un certain talent mais qui ne réussit jamais à vraiment bien me le montrer.
Ses placements de caméras sont plutôt bons. C'est assez varié et même lorsque ça bouge beaucoup à l'écran, je trouve que ça reste quand même assez fluide et lisible. Dommage cependant que ce soit extrêmement sombre. Beaucoup trop même. Je sais que c'est à la mode le côté sombre en ce moment au cinéma mais bon, c'est bien quand même qu'on puisse y voir quelque chose (à croire qu'en plein jour, les monstres regardent Téléfoot...). Il y à une belle photographie, c'est assez propre dans l'ensemble mais par moment c'est tellement sombre, que je ne regrette vraiment pas de ne pas avoir vu ce film en 3D.
Sur ce point, je ne suis peut être pas objectif donc (puisque j'ai vu le film en 2D) mais la 3D ne m'as pas paru vraiment utile pour ce projet. Je peux me tromper mais il n'y à pas une scène que j'ai vu qui justifierai une éventuelle 3D même si je veux bien croire que le cinéaste à dû (je l'espère) joué avec une certaine profondeur pour nous rendre ses monstres encore plus terrifiant. Les effets spéciaux sont quand même réussis je trouve. Les Muto n'ont pas spécialement une belle gueule, Godzilla aurait mérité peut être plus de souplesse et de légèreté dans ses mouvements mais j'ai vraiment pas été choqué. Les effets visuels sont peut être même l'un des rares points à ne m'avoir pas trop déçus.
Les décors sont plutôt bons aussi. Assez variés, on arrive pas à se transporté d'une ambiance à une autre. La transition entre le jour et la nuit est parfois un peu brutal mais ça reste quand même de bons décors avec parfois un travail intéressant fait sur la lumière malgré quelques maladresses. J'ai bien aimé aussi le son, plutôt efficace (et je ne parle pas que du cri de Godzilla) en revanche, il aurait vraiment fallu revoir le montage pour apporter plus de dynamisme à ce film au lieu de nous ralentir surtout qu'en plus d'être lent, on est bizarrement pas tant pris que ça par le caractère apocalyptique de cette histoire.
Je parlais du son mais la bande originale composée par Alexandre Desplat est elle aussi assez bonne. J'ai connu le compositeur nettement plus inspiré (il reste l'un des meilleurs de sa génération pour moi et l'un des meilleurs en activité en ce moment à mes yeux) mais son thème colle bien avec ce film sans jamais trop étouffer le récit. Il y à bien sûr parfois un peu trop de violons mais dans l'ensemble, au regard du scénario, on pouvait quand même craindre le pire et le compositeur ne tombe pas trop dans le mélodrame musical n'alourdissant jamais le long métrage.
Pour résumer, ce "Godzilla" version 2014 est une véritable déception à mes yeux. Il ne serait même pas étonnant qu'après un nouveau visionnage, ma note ressenti puisse baisser encore un peu tant avec le recul, ce film continue de me frustrer. Malgré ses détracteurs, ce n'est en tout cas certainement pas avec ce genre de film qu'on va me faire changer mon point de vue concernant le film de Roland Emmerich qui lui avait au moins le mérite d'assumer son côté gros spectacle et nous divertissait. Là, Gareth Edwards semble s'être perdu dans un hors sujet total en reléguant Godzilla au second plan, le rendant quasi anecdotique, aussi anecdotique que ses différents personnages qui ne nous passionne jamais. Terriblement frustré, plus j'y repense et plus j'hésite même déjà à vouloir le revoir de peur que le film descende encore un peu plus dans mon estime. A mes yeux, la promesse que l'on nous vendait est en tout cas pas au rendez vous et je le regrette amèrement.
Liens divers :
- Godzilla (1998)