Critiques Séries : Turn. Saison 1. Episodes 4 et 5.

Publié le 18 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Turn // Saison 1. Episodes 4 et 5. Eternity How Long / Epiphany.


Je pense que Turn est coincée dans une médiocrité qui l’empêche de réellement dévoiler ce dont elle est capable. On arrive maintenant à la moitié de la première saison et j’ai comme l’impression, non pas qu’il ne se passe rien, mais que la série ne cherche jamais à nous surprendre. La narration est donc filiforme et c’est particulièrement ennuyeux. Quand Turn avait débuté, j’attendais quelque chose de légèrement plus piquant, plus efficace. Surtout que nous parler d’espionnage à une époque qui n’a jamais été traitée dans ce sens là, je pense que cela aurait très bien pu donner une série plus mystérieuse et bien loin de toutes ces longues séances de discussions entre personnages qui tentent de faire son charme mais avec peine. Car je n’ai rien contre les séances de dialogues longues et contemplatives. J’ai juste un problème quand celles-ci ne sont pas suffisamment bien écrites et du coup, les dialogues sont fades. C’est aussi simple que ça. Afin de donner un peu plus d’ampleur à une série, je pense que le principal c’est de lui donner des dialogues savamment choisis. Turn est une série fainéante de ce point de vue là pensant que sa simple histoire globale est suffisamment attrayante pour nous donner envie de revenir chaque semaine.
C’est sans compter sur quelques révélations bien trouvées qui permettent justement à Turn de sortir par moment de sa narration à l’encéphalogramme plat. Bien entendu que Turn prend ses marques et tentent de construire quelque chose avec ce qu’elle a sous la main. Cela se ressent notamment dans « Eternity How Long » même si encore une fois quelques intrigues viennent tout parasiter. Dans le genre nous avons Talmadge et Caleb. C’est quelque chose qui fonctionne seulement en partie et qui ne parvient jamais, au fil de l’épisode, à prouver son utilité. C’est dommage car dans ce genre d’intrigues très secondaires il y a généralement de quoi creuser. Mais pour le moment, ce qu’il y a de plus intéressant dans cet épisode c’est plutôt la manière dont Turn tente de mettre en avant une communauté sous pression. Cela fonctionne car justement, les scénaristes ont habilement croisés les personnages et les histoires. Sans compter qu’ils ont ajouté quelques éléments, certes légèrement prévisibles au tout pour faire en sorte que l’on n’ait pas l’impression qu’ils se tournent les pouces. Au milieu de cette communauté qui est peu à peu en train de perdre le contrôle nous avons réellement quelque chose qui se construit et qui fonctionne.
De son côté, Mary se retrouve bien entendu avec Abe. Le duo est assez mignon et prendra surtout son sens dans l’épisode suivant mais je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ce que Turn évolue dans cette direction. On a donc l’impression que ce n’est plus vraiment une série d’espionnage mais plutôt de l’espion romancé. C’est très James Bond au fond tout ça mais sans le talent de Ian Flemming bien entendu. Du coup, la relation que Abe entretient avec Mary est assez étrange. On a l’impression qu’il peut tout lui dire mais c’est aussi une façon pour Turn de prouver qu’il peut avoir des alliés perdu au milieu d’un monde qui n’est pas du tout le sien. Mary de son côté parvient à lire entre les lignes, surtout car Abe a du mal à cacher ses sentiments pour elle. Mais j’aime bien également la relation entre Abe et son père. Les problèmes qu’il entretient avec lui sont assez sympathiques même si au fond cela ne fait pas évoluer grand chose. Comme je le disais, tout cela va réellement prendre forme dans « Epiphany ». C’est un épisode qui aurait pu être beaucoup plus intéressant si seulement la première partie de celui-ci n’était pas aussi pompeuse et maladroite.
Cela a été le problème de Turn depuis le début de la saison. Les maladresses de son récit n’aident pas vraiment le téléspectateur à se laisser prendre au jeu. En tout cas, je ne suis pas dupe. Je sais pertinemment que Turn a énormément de mal à aller de l’avoir et à prouver qu’au fond elle peut-être une très bonne série sur cette époque que finalement, quand on n’est pas américain, on ne connait pas si bien que ça. Au travers des personnages, « Epiphany » tente donc de construire quelque chose d’assez dialogué encore une fois et c’est une erreur. Après la fin de l’épisode précédent, il était temps de nous emmener vers de nouvelles directions. C’est en tout cas ce que je ressens quand je vois le résultat de cet épisode. La première partie rame pour réellement nous intéresser aux personnages. Que cela soit Anna, Abigail ou encore Major Hewlett. Il y a dans cette série quelques sujets qui sont assez intelligents et je pense notamment à l’esclavage. Nous sommes dans un monde pré-Abraham Lincoln alors forcément l’esclavage est toujours présent. Mais la question est posée. Très lourdement j’en conviens mais elle est posée malgré tout.
Abe de son côté poursuit donc ses histoires particulièrement longuettes. On sent que Turn a beaucoup de problèmes et le plus important est certainement celui qui ne nous permet pas vraiment de voir où ils veulent en venir. Abe avait un but dans le premier épisode et puis rapidement, j’ai l’impression que Turn est en train de tout chambouler pour effacer ce but et étirer donc l’histoire au maximum pour tenir sur une saison et peut-être même plus (sauf que pour le coup, vu les audiences, je sens que cela sera un aller simple pour le cimetière des séries, sans retour possible). Je veux malgré tout voir où est-ce que Turn peut aller. Il y a tellement de choses possibles avec ces personnages mais cela me rappelle un peu la première saison de Hell on Wheels pour comparer avec une autre série de la chaîne. Des débuts prometteurs et puis rapidement une impression que le rythme s’embourbe avant de reprendre du poil de la bête sur la fin de la saison. C’est ce que j’espère donc voir dans Turn d’ici les deux prochains épisodes.
Note : 4.5/10 et 5/10. En bref, médiocrité toujours ambiante. Dommage.