Turn // Saison 1. Episodes 4 et 5. Eternity How Long / Epiphany.
Je pense que Turn est coincée dans une médiocrité qui l’empêche de réellement dévoiler ce dont elle est capable. On arrive maintenant à la moitié de la première saison et j’ai
comme l’impression, non pas qu’il ne se passe rien, mais que la série ne cherche jamais à nous surprendre. La narration est donc filiforme et c’est particulièrement ennuyeux. Quand
Turn avait débuté, j’attendais quelque chose de légèrement plus piquant, plus efficace. Surtout que nous parler d’espionnage à une époque qui n’a jamais été traitée dans ce sens
là, je pense que cela aurait très bien pu donner une série plus mystérieuse et bien loin de toutes ces longues séances de discussions entre personnages qui tentent de faire son charme mais avec
peine. Car je n’ai rien contre les séances de dialogues longues et contemplatives. J’ai juste un problème quand celles-ci ne sont pas suffisamment bien écrites et du coup, les dialogues sont
fades. C’est aussi simple que ça. Afin de donner un peu plus d’ampleur à une série, je pense que le principal c’est de lui donner des dialogues savamment choisis. Turn est une
série fainéante de ce point de vue là pensant que sa simple histoire globale est suffisamment attrayante pour nous donner envie de revenir chaque semaine.
C’est sans compter sur quelques révélations bien trouvées qui permettent justement à Turn de sortir par moment de sa narration à l’encéphalogramme plat. Bien entendu que
Turn prend ses marques et tentent de construire quelque chose avec ce qu’elle a sous la main. Cela se ressent notamment dans « Eternity How Long » même
si encore une fois quelques intrigues viennent tout parasiter. Dans le genre nous avons Talmadge et Caleb. C’est quelque chose qui fonctionne seulement en partie et qui ne parvient jamais, au fil
de l’épisode, à prouver son utilité. C’est dommage car dans ce genre d’intrigues très secondaires il y a généralement de quoi creuser. Mais pour le moment, ce qu’il y a de plus intéressant dans
cet épisode c’est plutôt la manière dont Turn tente de mettre en avant une communauté sous pression. Cela fonctionne car justement, les scénaristes ont habilement croisés les
personnages et les histoires. Sans compter qu’ils ont ajouté quelques éléments, certes légèrement prévisibles au tout pour faire en sorte que l’on n’ait pas l’impression qu’ils se tournent les
pouces. Au milieu de cette communauté qui est peu à peu en train de perdre le contrôle nous avons réellement quelque chose qui se construit et qui fonctionne.
Cela a été le problème de Turn depuis le début de la saison. Les maladresses de son récit n’aident pas vraiment le téléspectateur à se laisser prendre au jeu. En tout cas, je ne
suis pas dupe. Je sais pertinemment que Turn a énormément de mal à aller de l’avoir et à prouver qu’au fond elle peut-être une très bonne série sur cette époque que finalement,
quand on n’est pas américain, on ne connait pas si bien que ça. Au travers des personnages, « Epiphany » tente donc de construire quelque chose d’assez dialogué encore
une fois et c’est une erreur. Après la fin de l’épisode précédent, il était temps de nous emmener vers de nouvelles directions. C’est en tout cas ce que je ressens quand je vois le résultat de
cet épisode. La première partie rame pour réellement nous intéresser aux personnages. Que cela soit Anna, Abigail ou encore Major Hewlett. Il y a dans cette série quelques sujets qui sont assez
intelligents et je pense notamment à l’esclavage. Nous sommes dans un monde pré-Abraham Lincoln alors forcément l’esclavage est toujours présent. Mais la question est posée. Très
lourdement j’en conviens mais elle est posée malgré tout.
Note : 4.5/10 et 5/10. En bref, médiocrité toujours ambiante. Dommage.