Interview intéressante du sélectionneur national de l’équipe de France de football, ce weekend, dans le supplément « sport & forme » du Monde. Questionné sur plusieurs sujets, à l’approche de la coupe du monde, de l’épisode de Knysna à l’avenir de Sepp Blatter ou de Michel Platini, Didier Deschamps ne se laisse pas décontenancer. Le meilleur exemple, c’est sans doute sa réponse sur les moeurs des joueurs de foot.
A la question:
Savez-vous qu’il y a un bordel à 500m de votre hôtel Ribeiaro Preto?
Deschamps répond sur le ton de la menace déguisée:
Non. Mais apparemment vous êtes mieux renseigné que moi. C’est bizarre, parce que vous devez fréquenter les mêmes endroits que les joueurs. Quand on va jouer en Ukraine, je sais aussi que les soirées des journalistes sont très animées. Curieusement, vous allez dans les mêmes endroits mais ça se sait moins. Souvent, j’arrive à le savoir quand même. Au cas où. Parce que vous pouvez avoir des dossiers sur les joueurs, mais j’en ai aussi sur vous. C’est bien de savoir ce qui se passe. Après, chacun fait ce qu’il veut.
Traduction: si vous balancez des noms, je n’hésiterai pas à en balancer quelques uns. J’ai des dossiers mois aussi.
Didier Deschamps n’a jamais été un tendre, et l’interview qu’il donne correspond bien à l’image qu’il veut donner. A cette question oiseuse – après tout, en quoi la vie privée des joueurs regarde-t-elle le grand public et les lecteurs du Monde? on sait bien, depuis l’affaire Ribery / Benzema, que les footballeurs n’étaient pas des saints – Deschamps aurait pu répondre par des pirouettes e évoquant la présence de bordels à proximité des hôtels des autres équipes, ou lever un joker. Ou annoncer que les épouses des joueurs pourraient les rejoindre dès la deuxième semaine…
Mais non, pour Didier Deschamps, la meilleure défense, c’est l’attaque. Vous voulez baver? Bavons ensemble. Extraordinaire leçon de management, comme dirait Christophe Lachnitt. A suivre dans quelques semaines, sur vos écrans à partir du 13 juin…