Ce week-end baigné de soleil m'entraîne à remonter le temps vers ce cours passage en Algérie d'il y a une semaine . Je fais défiler les images, m'arrête pour soit rêver soit aller à la rencontre de ceux et celles qui ont bâti l'histoire de cette Algérie libérée d'un colonialisme et toujours sous le poids de pressions pour ne pas dire d'oppressions.
Tout se bouscule de Tipaza et ses mosaïques romaines dont celle des captifs qui provient de l'abside de la basilique judiciaire ( tout le mécanisme du système de l'oppression d'Etat, de son système judiciaire pour juguler toute liberté, indépendance et asseoir un pouvoir absolu est révélé sans ambiguité dans cette mosaïque ).
Tout se bouscule avec les chants des poètes kabyles, des assassinats lâches des militants de liberté, avec les ruelles défoncées de la Casbah, avec l'Alger perdue du vieux marchand de tissus qui m'a pris en sympathie et en confidence, avec Oran magique et multiple, avec les désastres de Mers-el-Kébir, avec les contrôles aux barrages et les discussions de Mouhib avec le soldat à la kala en bandoulière, avec les récits et témoignages de Mohamed, de Mouhib et de son arrestation arbitraire et la mort frolant son corps, avec le Milk Bar et l'Emir Abd-el-Kader qui est mon frère en symboles, avec les rares femmes non voilées bravant les rues masculines et machistes, avec le musée des arts et traditions et les tissages berbères, avec Sid Ali Sakhri, animateur des activités culturelles au niveau de la nouvelle librairie «Oméga-Aurassi» auquel je faisais l'éloge de Vigné d'Octon pionnier de la révolte anti-coloniale dès 1885 alors qu'il ferraillait contre Jules Ferry, avec l'Algérie complexe et attirante. Tout cela tourne et retourne pour finir par composer mon paysage de l'Algérie avec des doses bien réparties entre histoire antique, payasage et urbanismes, guerre coloniale et indépendance et actualité sous pression avec une vigilance de tous les instants sur cet ennemi d'un islam radical exploitant toutes mises en échecs d'un pouvoir de plus en plus distant.