Jesse Boykins III "Love Apparatus" @@@@½
Sagittarius HH / 22 avril 2014Album III pour Jesse Boykins 3e du nom. Si vous ne connaissez pas encore ce chanteur indépendant, vous ne pouvez pas savoir à quel point on crevait de vivre une nouvelle expérience Nusoul avec Love Apparatus. Zulu Guru paru en 2012 est devenu en quelque sorte un incontournable du genre, ne serait-ce que par les sensations qu’il procure. Après Melo-X, Jesse a collaboré sur ce projet avec Machinedrum, la continuité dans le changement.
Dès "GreyScale", Jesse et ses musiciens nous baignent notre esprit dans un étang de bien-être. Sa musique Nusoul typée ambient avec ses rythmiques électroniques et synthétiseurs se transforment en matière à la fois organique et minérale quand Jesse chante. Sa voix magnifique n’a pas peur de s’élever dans les aigus et ses paroles sont celles de la synchronisation entre son coeur et son âme qui se sont ouverts telle une fleur de lotus. Ses chansons nous emmènent de plus en plus loin dans cette quête d’harmonie, au-dessus des nuages, du soleil, dans les étoiles sur "Make Believe", pour toucher le paradis avec "Heavenly Eyes", cette envie de se sentir libre, comme de marcher pieds-nus. Et tout ce qui est matériel devient miraculeusement superficiel.
Ces moments aériens s’accommodent bien d’instants plus groovys et crémeux jouant sur les changements de tempos, en exemple : "B4 the Nite is Thru" (mid-tempo), "Tell Me" (downtempo) et "Plain" (uptempo mais pas trop). Il peut suffire d’une guitare sèche et de quelques notes de claviers ("I Wish") ou une pénétrante vague de synthé rejointe par des cuivres lointains ("Show Me Who You Are") pour que la séduction s’opère. L’influence d’artistes comme Bilal ou les Sa-Ra est proche. Les présences des rappeurs Theophilus London ("Tell Me") et Phonte ("Matter of the Heart") cultivent ce besoin de garder les corps physiques sur Terre et ne laisser que notre esprit zen en lévitation.
Encore une fois, Jesse Boykins III souffle avec Love Apparatus un air frais et revigorant comme une brise marine. Sa musique en mouvement perpétuel n’est plus très loin de la perfection.