Affiche issue du site du musée
Le musée Alice Taverne (Ambierle, 42) a ouvert au public en 1951 et été inauguré en 1952 sous l'appellation "Musée de la Paysannerie et de l'Artisanat Forézien". Il deviendra le musée Alice Taverne à la mort de sa créatrice en 1969.
Il est le fruit d'enquêtes effectuées en Roannais et en Forez à partir des années trente.
Les Amis du musée, association créée en 1981, a pour objectifs, avec le soutien des collectivités locales et de l'État, de :
• conserver, gérer, augmenter les collections réunies par Alice Taverne (1904-1969) ainsi que les ressources documentaires telles que fonds d'archives, bibliothèque, photothèque ;
• organiser les visites et les animations à partir de ce patrimoine ;
• susciter des recherches dans son champ géographique et pour son domaine disciplinaire ;
• publier tous travaux s'y rapportant.
(Infos issues du site : http://www.museealicetaverne.fr/)
Du 30 Mars au 30 Novembre, l'exposition temporaire "L'aube des femmes" est présentée au grenier. J'ai eu l'occasion d'y passer durant la nuit des musées, ce samedi 17 Mai.
Il faut dire que l'information sur cette exposition était bien plus relayée sur le web que celle du plus gros bâtiment de Roanne : le musée Déchelette. Dont acte.
Robert Bouiller, en pleine médiation
Abritée dans le beau grenier aux poutres apparentes du bâtiment principal, ressemblant un peu à celui du petit Louvre de la Pacaudière, cette exposition consacrée à la première guerre mondiale et l'émancipation des femmes à partir de ce moment là, faisait écho justement à celle de la Pacaudière traitée ici il y a peu. (Voir ce lien)
Une vingtaine de personnes avait fait le déplacement ce soir là, et a écouté avec attention la présentation intéressante et passionnée de Robert Bouiller, secrétaire de l'association.
L'épisode des martyrs de Vingré était mis en évidence, et on a pu "apprécier" (!) l'injustice de cette mise à mort de six jeunes gens, qui n'ont juste eu que le tort d'éprouver, l'espace d'une montée au front, la peur que chaque être humain peut ressentir face à l'horreur d'une telle situation. Beaucoup de documents mis à disposition ont permis de bien restituer le contexte et le rôle joué par de nombreux civils, dont des femmes, dans la réhabilitation de ces six soldats.
La guerre et les enfants
L'ironie de Rouppert
Jean Rouppert, dont on avait déjà eu l'occasion de parler sur ce blog, est aussi mis à l'honneur, grâce à des dessins de mode en couleur, peu vus jusque là, toujours aussi satiriques, mais au moins plus légers.
L'occasion de rappeler que cet artiste mérite vraiment un ouvrage digne de ce nom, où l'on pourrait apprécier pleinement ses oeuvres graphiques. Lorsque l'on sait que France3 lui a consacré un reportage le 1er mai sur sa chaine régionale à l'occasion des cent ans de la première guerre, et que celui-ci a vécu à St Alban, pourquoi ne pas imaginer une publication locale ? (Mr Rocher et Thoba's éditions, si vous me lisez, je suis souscripteur !)
Rouppert et la mode (détournée)
Des reproductions,
qui mériteraient néanmoins plus belle mise en valeur
Enfin, l'exposition se termine par une vitrine consacrée aux années folles, (lien avec Rouppert), avec quelques chapeaux, robes, romans célèbres et outils ménagers (dont un drôle d'aspirateur), qui donne à voir la suite de l'émancipation de ces dames…
Une exposition intéressante, et émouvante, dont on regrettera juste l'aspect un peu chiche en termes de moyens (certains sous verres étaient tellement sales et usés qu'on avait du mal à voir à travers les dessins exposés). Mais chacun sait les difficultés que l'association, comme tant d'autres, connait ces dernières années, et cela fait mal au cœur.
...Il serait temps que nos élus se rendent compte de l'importance de telles structures, dont l'objectif, au delà de la conservation, est bien évidemment la transmission et la médiation de valeurs et de témoignages.
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Voir aussi mon album consacré à des Journaux de guerre 14-18 roannais (collection personnelle)