Je m’offusque parfois du comportement et des goûts des ados avec mes amis. On tente de se rassurer en se disant « On n’était pas comme ça à leur âge », on écoute leurs conversations dans les transports en commun et on ose croire que nos sujets de discussions volaient un peu plus haut mais pour avoir relu un vieux journal intime et quelques petits mots jadis échangés sur (ou plutôt sous) les bancs de l’école, je peux vous assurer qu’on n’était finalement pas si différents. Et si on prend aussi souvent plaisir à critiquer la musique qu’ils écoutent, il m’arrive de me demander si je n’aimerais pas les mêmes artistes si j’avais 15 ans en 2014.
Par exemple, je suis quasi sûre que je ne jurerais que par Diggy Simmons et Trevor Jackson. Je vous avais déjà parlé du premier, fils de Rev Run de Run DMC, quand je l’avais découvert suite à son featuring avec Dionne Bromfield, filleule de la regrettée Amy Winehouse. À l’époque, je l’avais déjà trouvé très crédible en tant que rappeur du haut de ses 16 ans et j’avais donc été télécharger ses mixtapes The First Flight et Airborne. En 2012, le jeune homme a sorti son premier album Unexpected Arrival et je vous avouerai que je suis complètement passée à côté et c’est uniquement grâce au lancement du premier extrait de son nouvel opus que j’en ai pris connaissance.
Deux ans plus tard, Diggy souhaite en effet transformer son essai avec un second disque, porté par le single My Girl, produit par D’Mile qui avait déjà signé plusieurs titres sur Unexpected Arrival. Pour l’occasion, le rappeur aujourd’hui âgé de 19 ans a revêtu son plus beau costard pour susurrer à ces demoiselles mille et une promesses au beau milieu du luxueux GoldBar de New York City. Le genre de belles paroles qui mettront en émoi ces mêmes jeunes filles que je pouvais entendre s’extasier devant les monologues d’Edward Cullen aka Robert Pattinson lors de la sortie du premier volet de Twilight. C’est sirupeux à souhait, mais je veux quand même boire son eau. D’autant plus qu’elle est judicieusement aromatisée d’un aspirant gentleman qui apporte selon moi toute la saveur de ce morceau : j’ai nommé Trevor Jackson.
Je ne savais absolument pas qui était ce lionceau la minute précédant l’écoute de My Girl mais il m’a eue dès la première seconde. Broadway n’a pas attendu pour s’enticher de lui en lui proposant à 8 ans de tenir le rôle de Simba dans la comédie musicale The Lion King. Et comme tous les enfants stars maîtrisant un tant soit peu le chant et la comédie, il a bien évidemment atterri dans une production Disney ensuite, en tant que personnage principal du film Let It Shine diffusé sur Disney Channel en 2012 (ceci dit, si vous ne manquez pas une miette des séries policières, vous l’avez sûrement déjà vu dans Cold Case et Esprits criminels).
Reste à savoir comment tant de (si jeune !) charisme et talent a pu être réuni dans un seul et unique clip réalisé par Garen Barsegian. La réponse est simple : Diggy et Trevor Jackson sont tous deux signés chez Atlantic Records. « Diggy et moi nous sommes croisés à de multiples reprises mais on fait tous les deux partie du même label, Atlantic Records. Ils m’ont fait écouter le titre, j’ai trouvé ça super, donc j’ai enregistré et ça a fait l’affaire, s’est souvenu Trevor sur le site VIBE. Ils ont adoré. On est tous les deux un peu au même stade de nos vies et on a la musique dans le coeur. On est devenus de très bons amis après le tournage du clip. On s’est vraiment bien entendus. »
Le résultat est selon moi largement suffisant pour nous contenter en attendant la sortie du second album de Diggy, « plus mature » et racontant son passage à l’âge adulte. 2014 marquera également l’arrivée, à 17 ans (oui, j’avais oublié de mentionner ce petit détail et à quel point ça me tue toujours de découvrir la jeunesse de certains artistes) du premier disque de Trevor Jackson dans les bacs, après l’EP #NewThang dévoilé l’année dernière.