Demain, c’est l’histoire d’Emma et Matthew. Emma est sommelière dans un grand restaurant de New York, l’Imperator (dont l’ancien patron, au passage, n’est autre que Jonathan Lempereur, le héros de L’Appel de L’Ange, précédent livre de Musso). Matthew est professeur de philosophie à Boston, et veuf. Après avoir perdu sa femme dans un accident de voiture un an auparavant, il se retrouve seul à élever sa petite fille de quatre ans. Emma et Matthew se rencontrent grâce à Internet et une idylle se noue rapidement entre eux. Ils décident de se rencontrer dans un petit restaurant de New York et sont tous les deux à l’heure au rendez-vous. Pourtant, ils ne dîneront pas ensemble ce soir-là.
A la lecture du résumé, pas de doute, on est dans un Musso pur jus :
- Une romance
- Un soupçon de fantastique (qui parfois s’explique rationnellement, parfois non, à vous de découvrir le pot aux roses dans celui-ci)
- Un cadre américain
Rien de nouveau sous le soleil, Musso applique dans Demain une recette qui marche toujours : une intrigue qui happe dès les premières pages, des rebondissements haletants, une écriture simple, très cinématographique (qui d’ailleurs s’améliore avec le temps), des références ancrées dans la culture moderne. Certes, la recette n’évite pas toujours certains clichés (le prof de philo qui fait craquer toutes ses élèves, bon). De plus, les personnages principaux se ressemblent furieusement d’un livre à l’autre et sont parfois caricaturaux ou grossièrement croqués. Ainsi, le personnage de la petite fille de Matthew n’est par exemple absolument pas crédible (je vous mets au défi de trouver une petite fille de quatre ans qui réclame Game of Thrones à la télé…) et certaines réactions d’Emma et Matthew laissent parfois pantois. Cependant, la construction de l’histoire est comme souvent très astucieuse et le plaisir de lecture est bien là.
Musso garde donc les mêmes ingrédients, mais là où il surprend, c’est dans la dimension ‘thriller’ qu’il imprime désormais à ses histoires. Je l’avais beaucoup appréciée dans L’appel de L’Ange, un peu moins dans Demain. Même si elle rythme incontestablement le livre, je suis cependant restée sur ma faim sur la partie romance, qui reste superficielle et peu attachante (pour ma part, je n’ai vraiment pas accroché au personnage d’Emma).
On pourrait dire que Demain se résume finalement à l’association d’une histoire d’amour pas très touchante et d’un thriller correct, loin malgré tout des maîtres du genre. Pourtant, l’ensemble fonctionne et une fois qu’on a commencé, on lit Musso comme on regarde un film et on ne peut plus le lâcher avant la dernière page. Alors est-ce que je me plongerai dans Central Park, dernier né en date ? Certainement.