INFERTILITÉ masculine: Les anomalies du sperme souvent associées au décès prématuré – Human reproduction

Publié le 18 mai 2014 par Santelog @santelog

Cette étude du Stanford University Medical Center associe, pour la première fois, l’infertilité masculine liée à la mortalité prématurée. Ses conclusions, publiées dans la revue Human Reproduction affectent même à 2 anomalies ou plus du sperme, un risque multiplié par 2 de décès à 8 ans.

L’auteur de l’étude, le Dr Michael Eisenberg, professeur adjoint d’urologie et chef de service de médecine reproductive, compare le risque de décès lié à ces anomalies à celui associé au tabagisme et au diabète, un risque jusque-là relativement peu étudié, souligne-t-il. Pourtant, l’infertilité est un problème médical croissant dans les pays développés et environ un couple sur 7 est concerné, à un moment donné.

Ici, l’équipe a suivi durant près de 8 ans, 11.935 hommes âgés de 20 à 50 ans, patients de 2 centres spécialisés dans l’infertilité, évalués à un âge moyen de 37 ans, et a pris en compte les données concernant la qualité du sperme des patients, le volume, la numération des spermatozoïdes, la motilité et la forme. Durant un total de 92.104 années-personnes de suivi, 69 des 11.935 hommes sont décédés, soit 0,58%.

2 anomalies du sperme, taux de décès multiplié par 2: Les chercheurs constatent une relation inverse : Dans les années suivant leur évaluation, les hommes ayant des anomalies du sperme ont eu un taux de décès de plus du double de celui des hommes sans anomalies. Si aucune anomalie unique dans le sperme ne prédit la mortalité, l’augmentation du risque commence à partir de 2 anomalies puis plus le nombre d’anomalies est élevé, plus le taux de mortalité l’est également.

La fécondité/infertilité a déjà été associée, dans la littérature scientifique à la santé humaine et au développement de maladies au cours de la vie, rappellent les auteurs, elle apparaît comme un indicateur prédictif et informatif de maladies d’apparition tardive. D’autant que l’étude porte sur un échantillon d’hommes relativement jeunes et qui sont préoccupés par l’infertilité donc qui veulent avoir des enfants, donc sont en assez bonne santé physique et mentale au moment de leur démarche. D’ailleurs, les auteurs soulignent que les hommes venus consulter et sans diagnostic d’anomalies du sperme avaient tendance à vivre plus longtemps…

L’infertilité peut être causée par des problèmes généraux de santé préexistants, suggèrent aussi les chercheurs, qui évoquent également des facteurs génétiques, hormonaux, artériels, métaboliques, psychologiques ou des troubles du développement. Alors que l’incidence de l’infertilité masculine semble augmenter, la recherche collaborative se développe aux Etats-Unis et au Canada.

Source: Human Reproduction 2014, May 16 doi: 10.1093/humrep/deu106 Semen quality, infertility and mortality in the USA

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