Le Café qui vous accueille, c’est la maison commune, celle où on vient écouter les nouvelles de là-bas, où la guerre faisait rage, d’où Ulysse « l’ingénieux » est parti avec ses compagnons. Mais il n’est pas encore rentré chez lui et Télémaque nous parle de lui, qu’il ne connaît que par sa réputation et parce qu’il est son père, époux de sa mère Pénélope que des hommes courtisent espérant l’annonce de la mort d’Ulysse qui leur donnera enfin la possibilité d’épouser la belle veuve. Télémaque nous parle, ai-je écrit. Il « signe », il n’a pas l’usage de la parole. Ses mots sont traduits deux fois, en arabe d’abord puis en français. La Compagnie Caracol nous fait voyager dans le récit du retour d’Ulysse, Odysseus, après un long périple en Méditerranée, où les langues sont diverses et se croisent et se répondent. Et notre attention est retenue par la parole qui survient dans la bouche de Télémaque, jeune adulte, quand l’espoir de revoir son père vivant l’y autorise, lui en donne capacité et force. Car c’est avec son fils qu’Ulysse, Odysseus, va chasser les prétendants et c’est à son fils qu’il racontera ses aventures, ce fils qui a tant attendu et qui nous a accueillis avec un café ou un thé.
J'ai vu ce spectacle à Brétigny-sur-Orge (91) dans le cadre de la manifestation En mai, Fête ce qu'il te plaît.