J’étais dans la salle ce soir à 21h pour découvrir le fameux et pseudo-scancaleux Welcome to New York d’Abel Ferrara. Cannes est en ébullition, Gérard Depardieu est présent sur la Croisette, tout comme Jacqueline Bisset et le réalisateur pour soutenir et promouvoir (entendez faire le buzz) sur le film que le Festival n’a pas voulu sélectionner et qui, pour le coup, ne sortira qu’en VOD (sauf en Belgique, où il sort à Bruxelles au cinéma Galerie). Welcome to New York était donc présenté dans un cinéma indépendant. Une foule impressionnante avait fait le déplacement pour voir le résultat et tous les gros médias étaient présents à la sortie de la salle pour prendre le pouls.
Pour ma part, je suis sorti du film très énervé de l’épouvantable chose que je venais de voir. Une introduction sexuelle ressemblant à un mauvais téléfilm érotique de W9 avec un Gérard Depardieu grognant et jouant tel un amateur en versant un regard vers la caméra en fin de prises pour voir si c’était bien. Tourné en 18 jours (critères de choix pour Gérard), le film a un point de vue qui n’est pas le mien sur cette affaire. Sur base de l’histoire de DSK, un magnifique film aurait tellement pu se faire autre que celui que j’ai vu.
Mais…
Et c’est là que l’importance de la confrontation des avis est intéressante et rend le film complètement perturbant et envahissant dans mon esprit. A la fin du film, j’ai entendu Claude Lellouche déclarer qu’il était osé de faire un tel film. De cette déclaration, il s’en est suivi une longue discussion avec le distributeur Benelux de Welcome to New York qui a un avis très différent du mien et qui apporte de la crébilité aux grognements animaux de Gérard Depardieu, à la prise de position d’Abel Ferrara sur la maladie de Devereaux (nom de DSK dans le film). Un axe qui rend le personnage touchant par sa maladie qui l’enferme en fait dans une prison autre que des murs, sa prison est son corps et ses pulsions qu’il ne parvient pas contrôler. Du coup, la scène d’introduction est totalement justifiée pour montrer l’état de santé du protagoniste et la profondeur de son mal.
Comme quoi, Abel Ferrara continuera a opposer les opinions sur son film qu’il vous plaira ou non de voir prochainement en VOD.