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L'écho 11/04/2014

Par Blackout @blackoutedition
L'écho 11/04/2014
Week-end hebdo Tour à tour cascadeur, comédien, clown, Thierry Charrière devient écrivain. Trajet d'un enfant issu de la banlieue parisienne, devenu limousin d'adoption, qui a construit sa vie au fil de ses rencontres. Du clown samouraï au chevalier oublié Par Annie Devaux Thierry Charrière a revêtu dernièrement à Limoges son costume de Shô Shô le clown samouraï pour une semaine de spectacles. Si Shô Shô (un tout petit peu tout petit peu en Japonais) est connu, Thierry Charrière lui l'est beaucoup moins, une occasion de le découvrir (un tout petit peu). Tout débute à Argenteuil, en banlieue parisienne où il voit le jour. Son pièce, orphelin à 16 ans, élavé par la Marine nationale est originaire du plateau de Millevaches, de Meymac plus exactement ; sa mère elle, est bretonne. Thierry Charrière a vécu toute sa scolarité en souffrance « l'école, j'y allais avec un nœud à l'estomac, j'étais totalement inadapté au système. Je me trouvais stupide et je me demandais ce que je faisais là ». L'époque dans les cités ouvrières n'est ni aux démonstrations de tendresse, ni au dialogue « Dans la cité, tous mes copains étaient éduqués au ceinturon ; il y avait un martinet dans chaque appartement, les coups étaient la règle ». Il passe son enfance dans un climat de violence, recevant et donnant les coups « C'étaient les bagarres organisées dans les caves, c'est comme ça que pour être plus performant j'ai commencé le judo, ce qui m'a permis plus tard d'être cascadeur ». Le sport de combat a été le premier élément de son salut. La deuxième pierre posée sur sa route : sa rencontre avec Corinne quand il avait 10 ans. La fillette, de six mois sa cadette le subjugue : « Elle était l'inverse de moi ; la petite surdouée, d'esprit vif, parfaitement intégrée à l'école qu'elle adorait, et Parisienne pure souche ». Les deux enfants se promettent alors le mariage. Promesse tenue puisqu'ils se marient lorsqu'ils ont vingt ans. Je ne peux m'extraire complètement de la vie que j'ai eue Union dont sont issues leurs trois filles, Anna, Yuna, Enora. Parallèlement, l'enfant sait parfaitement ce qu'il veut faire : cascadeur et comédien, mais voilà, comment y parvenir ? Pour pouvoir vivre, il exerce des petits boulots : magasinier, chauffeur-livreur, chauffeur poids lourd, conducteur à la RATP… C'est alors que le monde du cinéma se présente à lui pour la première fois. Tout à fait par hasard, il « tombe » sur le tournage d'un téléfilm américain, et au culot laisse ses coordonnées à une jeune femme qui s'avère être la chef-décoratrice du téléfilm. Le soir même elle le contacte et lui propose d'être assistant décorateur. Le destin déroule encore son fil. Il a l'opportunité de travailler ensuite au Théâtre de l'Epi d'Or à Saint-Gratien où il reste 7 ans. « Je faisais tout, de la déco, répondre au téléphone, nettoyer les loges, coller des affiches, animer des ateliers dans des écoles… ». Il devient directeur technique « je faisais le régie lumière, le son, la conception. On a même monté un spectacle qui a obtenu un prix à Avignon en 1989 ». Retour aux sources Lassé de la vie parisienne, Thierry Charrière, lors d'un séjour en Limousin, décide de venir s'y installer. Il acquiert une gare désaffectée dans la campagne.. On est en 1992. « c'était notre toute première maison, avec jardin, en pleine nature. On quittait les Hlm, un choc. J'emmenais mes filles à l'école à pied. Le luxe ». Il travaille alors pour le Centre National Dramatique « La Limousin », dirigé à l'époque par Arlette Téphany et Pierre Meyrand. Il participe à l'éclosion du « Bourgeois gentilhomme ». C'est alors qu'il est victime d'un accident du travail et qu'il se blesse sérieusement au genou. Arrêt forcé. Naissance de Shô Shô Mettant à profit cette « pause », il concrétise son projet de mettre en scène un clown samouraï. Une idée née en Algérie en 1988 lors d'un voyage humanitaire où lors d'un bivouac, il improvise un spectacle sur le thème des « 7 samouraïs », film d'Akira Kurosawa. Pourquoi un clown samouraï ? « Dans les années 70 ma culture cinématographique tournait autour des films avec Bruce Lee. Cela tient sans doute à la pratique des sports de combat et à une certaine attirance pour la philosophie orientale. En plus ce personnage était facilement caricaturable. Shô Shô est une tranche de vie bien dégoulinante de rires, d'horreurs et de poésie. Je ne peux pas m'extraire complétement de la vie que j'ai eue. C'est aussi mon histoire quelque part : « Un tout petit peu tout petit peu » c'est aussi moi, j'aurais pu être un clochard. De toute façon même si ce n'était pas le but, ce clown samouraï est également une sorte de thérapie ». Monde arthurien En 2013, Thierry Charrière a participé en tant que comédien à un film d'Eric Dick, consacré au sulfureux Gilles de Rais « Monstrum ». Film sorti en février dernier dans les villes côtières, qui poursuit à ce jour son petit bonhomme de chemin. Au-delà du monde des samouraïs, Thierry Charrière a également une passion : l'univers arthurien et ses chevaliers de la Table Ronde. Depuis des années, il porte en lui un « Chevalier Oublié ». Le premier tome consacré à ce personnage est écrit « sans aucun espoir d'être édité ». Nouveau petit signe du destin, il rencontre un éditeur limousin, (éditions Black-out). « L'éditeur est tombé en amour pour ce chevalier oublié et on s'est tout de suite entendu ». Et voilà son Chevalier publié sous le pseudonyme de Kervarec'h. « Le nom de jeune fille de ma maman. C'est un hommage, et en plus, le livre s'intègre parfaitement à l'univers arthurien et à la Bretagne ». Thierry Charrière travaille actuellement sur l'écriture d'une suite à cet ouvrage, alors retirons-nous sur la pointe des pieds et laissons le poursuivre ses aventures chevaleresques.

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