Jeudi 05 juin, à l’Institut Lumière, ciné-concert Gosses de Tokyo d’Ozu

Publié le 17 mai 2014 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Séance :  Je 05/06 à 19h – Ciné-concert, accompagnement au piano 

Plus d’informations sur www.institut-lumiere.org

 Gosses de Tokyo
De Yasujirô Ozu

Titre original Umarete we mita keredo,
Avec Tatsuo Saito, Tomio Aoki,
Mitsuko Yoshikawa, Hideo Sugawara
Japon, 1932, 1h31, N&B

Synopsis

La famille Yoshi déménage d’Azabu pour s’installer dans la banlieue de Tokyo où le père a trouvé un nouvel emploi. Ryoichi (dix ans) et Keiji (huit ans) font l’école buissonnière et se lient avec Taro, le fils du patron de leur père. Premier sermon du père, le soir, pour qui « ce n’est pas ainsi qu’on devient des hommes importants ». Ce petit employé, soucieux des apparences, ne souhaite rien tant que de voir ses fils occuper une situation élevée. Mais ceux-ci sont d’une autre trempe et lorsqu’ils découvrent dans un film amateur que leur père, pour complaire à son patron, ne cesse de faire le pitre devant la caméra, ils quittent la séance furieux. De retour à la maison, ils apostrophent violemment celui-ci et décident, raidis dans leur dignité, qu’ils ne mangeront plus rien, si c’est à ces pitreries qu’ils doivent leur nourriture. Suite aux vaines tentatives de la mère, Yoshi réussit à leur faire entendre raison. Réconciliés, ils se retrouvent pour le repas familial. Les enfants admettent la déférence de leur père envers son patron et scellent leur amitié avec Taro, le fils de ce dernier.

« Le film porte un message humaniste beaucoup plus convaincant que n’importe quel acte politique direct. » Kiju Yoshida 

A propos du film

Yasujiro Ozu fait ses débuts comme cinéaste en 1927 en réalisant des films burlesques avant de passer à la comédie sociale fondée sur l’observation du quotidien. Gosses de Tokyo (1932) s’inscrit dans cette veine où la critique sociale prend une tournure drolatique voire comique. Ryoichi et Keiji (sorte de frères japonais du Kid de Chaplin) contestent l’ordre établi mais de façon ludique, non militante. Dès ce film, Ozu esquisse le thème dominant de son œuvre à venir : la vie quotidienne des gens ordinaires, la vie en famille, noyau de base de la société. Formellement, Ozu s’en tient déjà à un naturalisme vériste, économe de ses effets.

Gosses de Tokyo est le film muet le plus célèbre d’Ozu, qui en tournera un remake en couleurs, réactualisé, en 1959 : Bonjour. Depuis longtemps, le plus célèbre magazine japonais sur le cinéma, Kinema Jumpo, récompense le meilleur film de l’année. Gosses de Tokyo fut primé en 1932.

Durant cette période, Ozu consolide ses liens avec deux collaborateurs décisifs, le scénariste Kôgo Noda et le chef-opérateur Hideo Mohara.

Distribution

  • Hideo Sugawara (Ryoichi, le fils aîné),
  • Tokkan Kozo (le cadet),
  • Tatsuo Saito (Yoshii, le père),
  • Mitsuko Yoshikawa (la mère),
  • Takeshi Sakamoto (le patron),
  • Seiji Nishimura (le maître d’école)

Fiche technique

  • Titre original : Umarete wa mita keredo.
  • Réalisation : Yasujiro Ozu.
  • Scénario : Akira Fushimi, sur une idée de James Maki (pseudonyme d’Ozu),
  • Image : Hideo Mohara.
  • Décors : Takashi Kono.
  • Montage : Hideo Mohara.
  • Production : Shochiku/Kamat
  • Distribution : Carlotta Films.