Ces premières lignes directrices de pratique clinique, publiées au 14 mai 2014, par les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) à l’usage des praticiens, définissent l’usage de la prophylaxie pré-exposition, ou PrEP, la prévention médicamenteuse de l’infection à VIH chez les personnes à risque élevé. Elles confirment notamment le recours à a PrEP chez les homosexuels, les hétérosexuels à risque élevé, les usagers de drogues injectables et selon discussion, chez les partenaires non infectés de couples sérodiscordants.
Ainsi, le médicament Truvada® (emtricitabine et ténofovir) a été, en mai 2012, le premier (et toujours le seul) médicament anti-VIH, à être approuvé, par le comité consultatif des médicaments antiviraux de la Food and Drug Administration (FDA) américaine en prévention de l’infection à VIH et en prise quotidienne pour les personnes à risque élevé. Une « PrEP », bien observée, permet de réduire le risque d’infection par le VIH chez ces personnes à risque élevé jusqu’à 92%. La PrEP est reconnue aujourd’hui comme un outil puissant à combiner avec les autres méthodes de prévention.
Les indications : Ces lignes directrices précisent ainsi les critères pour déterminer le risque et les indications de recours à la PrEP chez un patient. En particulier, les patients doivent subir un test de dépistage VIH pour confirmer leur statut négatif avant le début de la PrEP, doivent être clairement informés sur les conditions d’observance et la poursuite d’autres moyens de prévention et doivent faire l’objet d’un suivi régulier.
Les groupes concernés : Les nouvelles lignes directrices entérinent l’option PrEP pour les personnes séronégatives à risque élevé d’infection, soit,
· Toute personne entretenant une relation continue avec un partenaire séropositif,
· toute personne n’entretenant pas une relation monogame avec un partenaire,
· tout homme gay ou bisexuel ayant eu des rapports sexuels anaux sans préservatif ou ayant été diagnostiqué avec une IST dans les 6 derniers mois,
· toute femme hétérosexuelle n’utilisant pas systématiquement de préservatifs au cours de ses rapports sexuels avec des partenaires de statut sérologique inconnu et à risque élevé d’infection à VIH,
· les usagers de drogues injectables ayant partagé le matériel d’injection ou ayant été en traitement de toxicomanie au cours des 6 derniers mois.
· Le recours à la PrEP chez les couples hétérosexuels sérodiscordants doit faire l’objet d’une discussion avec le professionnel de santé mais c’est l’une des options recommandées au cours de la période de conception et de la grossesse pour protéger le partenaire séronégatif.
Les preuves scientifiques : Ces recommandations sont bien évidemment basées sur des données scientifiques, issues d’essais cliniques de la PrEP vs placebo, chez des groupes de population à risque élevé. Toutes ces études ont montré un risque de transmission du VIH plus faible avec la PrEP, réduit de 44% chez les hommes gays ou bi, et jusqu’à 92% en cas de très bonne observance, de 62% chez les hétérosexuels et de 75% à 90% (selon l’observance) chez les partenaires des couples sérodiscordants et, enfin de 49 à 74% chez les usagers de drogues injectables Ces différents essais n’ont pas révélé de problèmes de sécurité importants liés à la PrEP orale.
Enfin, les CDC rappellent la différence entre la PrEP destinée aux personnes à risque continu et élevé d’infection à VIH et la PPE ou prophylaxie post-exposition qui vaut après une seule exposition ou risque d’infection.
Source: CDC Prophylaxis for the Prevention of HIV Infection
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