N'offrant pas à la douleur la moindre prise,
La conscience n'est que félicité sans failles.Quintessence de toutes les voluptés existantes,
Elle est ardemment désirée par tous les êtres.
Elle est la forme propre du Soi car c'est vers le Soi
Que se dirige l'amour de tous les êtres.
Elle est ce en raison de quoi on chérit des choses
Comme le corps et autres (objets).
Cette volupté originelle,
Dont les plaisirs tirés des choses sensibles
Ne sont que d'infimes parcelles,
Affleure çà et là, dans le sommeil profond par exemple,
Ou quand on dépose un fardeau.
Mais les sujets non avertis ne sont pas capables de reconnaître
Cette grande félicité comme identique à leur être même.
Il la croient étrangère (à leur vraie nature)
Car ils prennent pour sa cause les objets
Qui ne sont que les facteurs contingents de sa manifestation.
Doctrine de la déesse, trad. Hulin modifiée, p. 216