Nuages

Par Jperino @Jonoripe

Le nuage est à la mode. L'anglais l'appelle CLOUD car cela fait moins éthéré, plus business oriented. Le français se contente de rester la tête dans les nuages.

Quand il ne rêvasse pas il a le cerveau embrumé, il est dans le brouillard. Le plus souvent il voit son avenir plein de nuages, noirs de préférence.

Les informaticiens américains ont inventé le CLOUD computing qui consiste à mettre les données dans les nuages. C'est dangereux, on ne sait pas qui pourrait les trouver. Et bien que les nuages se déplacent habituellement d'ouest en est, vos données risquent de traverser l'atlantique d'est en ouest. C'est pourquoi une entreprise nommées Nu@ge veut relocaliser le cloud computing en France. Son ambition : Un Cloud computing open, écologique et relocalised. Voilà qui est parlé.

A propos de nuages, les vrais cette fois, Hervé, fidèle lecteur, m'envoie un communiqué de presse que je vous livre tout chaud, enfin tout frais, et donc pas réchauffé.

Genève, le 16 mai 2014. Dans un article publié aujourd’hui dans la revue Science, l’expérience CLOUD1, au CERN, rapporte que les vapeurs biogènes émises par les arbres et oxydées dans l’atmosphère jouent un rôle important dans la formation des nuages et contribuent ainsi au refroidissement de la planète.

Ces aérosols biogènes sont ce qui donne aux forêts, vues de loin, leur halo bleu caractéristique. L’étude de CLOUD montre que les vapeurs biogènes oxydées se combinent avec de l’acide sulfurique pour former des particules embryonnaires, lesquelles peuvent ensuite grandir et devenir les noyaux de condensation autour desquels les gouttelettes des nuages peuvent se former.

Voilà, si vous pensiez que l'acide sulfurique pouvait, à lui seul, former les nuages, vous aviez tord. Il y faut aussi des vapeurs biogènes. Depuis la plus haute antiquité, l'homme vit dans un nuage de vapeurs biogènes émises par les arbres. Contrairement à la femme, il ne voit pas la vie en rose. Dans le meilleur des cas, il monte sur la montagne pour pouvoir contempler le bleu qui émane de la forêt. Mais le plus souvent il reste dans la grisaille nuageuse en attendant le réchauffement climatique qui ne saurait tardé nous dit-on.