Il y a des écrivains que l'on vous fait lire au lycée et qui deviendront des personnages non grata dans vos cœurs et vos bibliothèques parce qu'ils auront tout simplement servi de support à un cours ennuyeux ou un contrôle surprise. Quand la littérature devient une obligation, c'est qu'elle est déjà morte.
Le temps passe, et l'on recroise parfois sur nos routes sinueuses ces auteurs égarés, l'on redécouvre enfin, cette matière indéfinissable, cette alchimie pernicieuse, qui vient sournoisement irriguer notre insatiable curiosité.
Théophile Gauthier, a eu cette malchance d'être inscrit à mes cours de français de seconde mais j'ai eu la chance de le recroiser en Andalousie avant de visiter Grenade.
Mais le voyage commençait par Séville.
Je ne l'ai pas lu parler de Séville et heureusement car nous n'aurions pas été d'accord sur la capitale du royaume de Castille. Lui, l'avait trouvée banale voir décevante.
« A Séville, où nous ne trouvons rien de particulièrement merveilleux, si ce n’est la cathédrale » « Notre espérance déçue, il ne nous restait plus qu’à partir » .
Quien no ha visto a Sevilla, no ha visto a maravilla-Qui n'a pas vu Séville, n'a pas pu s'émerveiller.
J'ai aimé Barcelone mais Séville est majestueusement différente. Dans chaque coin de rue, dans l'atmosphère, dans ses rencontres, dans sa brise chaude et ses 33 degrés à l'ombre, Séville raconte son identité et son histoire.
Mais Séville n'est pas pour autant une ville musée. Cette identité est vivante, offerte à ses visiteurs, comme une énergie douce et une force bienveillante. Le cœur historique de la ville, la cathédrale, la giralda, l'Alcazar, ne sont pas des sanctuaires dédiés aux touristes de passage mais bien des éléments constitutifs, fondateurs d'une cité qui a su se moderniser sans renier son passé.
Et puis, il y a tant de chose à faire à Séville : se balader comme les sevillans le long des rives du Guadalquevir, se rendre dans le quartier populaire et attachant de la Macarena, déambuler dans la Calle de la Feria, manger des chipirones à la cantina ( bar à tapas, où l'on inscrira votre addition sur des carreaux de carrelage),et se perdre indéfiniment dans les petites venelles du quartier de Santa Cruz.