Je vous arrête tout de suite, le titre de l'article ne sort pas de mon chapeau mais bien d'une réplique cinématographique. Le premier qui trouve aura droit à un cocktail bien tassé et dévoilera par la même occasion l'étendue exponentielle de ma culture qui écrase de tout son poids l'ignorance crasse du beauf le plus averti.
Cela fait donc 3 mois que je n'ai rien écrit. Soit 2 mois pour trouver l'Inspiration + 1 mois pour chercher une excuse valable. J'ai bien essayé de me cacher derrière un tas de broutilles quotidiennes qui justifierait un tel assoupissement mais il a bien fallu admettre que j'étais tout simplement déprimée. J'ai ainsi préféré me taire que de vous interpeller avec les geignements de la bourgeoise expatriée sur son blog parce qu'il se passe des atrocités bien plus graves dans le monde en ce moment. Faut garder un minimum de décence...
Sachez cependant que cette période de déprime est prise très au sérieux au Royaume-Uni : on appelle ça le SAD (Seasonal Affective Disorder) aka la "Winter depression". La principale raison serait le très court temps d'exposition au soleil durant les périodes d'hiver où oui, il commence déjà à faire sombre dès 15h30. Et en plus il flotte...
Non, mes plaintes quotidiennes, je les ai réserves à mon mari et mes enfants qui sont RA-VIS.
Ainsi, tous les matins je commence la journée par un :"Ra putain, il fait encore un temps de chiotte. Quel pays de merde. Ch'uis gavée…", il m'arrive même de me réveiller et fondre en larmes, sans véritable raison.
Rien de mieux pour commencer la journée que quelqu'un qui vous inonde de tant de joie en vous berçant de ses gracieusetés matinales.
"temps de chiotte, pays de merde"
Bref, les symptômes du SAD sont, vous l'aurez compris, "a low mood and a lack of interest in life" et le NHS, non loin de prescrire l'éternel paracetamol, recommande chaudement la prise d'antidépresseurs (cf source officielle).
En gros : Bienvenue en Angleterre!
Mais moi, j'aime pas aller chez le médecin et encore moins les médocs… Je laisse faire le temps en espérant que ça va passer et je cherche par ailleurs des remèdes naturels qui feront moins de mal à mes neurones que les antidépresseurs.
Cette année, j'ai donc trouvé 2 trucs vraiment super pour combattre ma lente dépression :
1. LA BOUFFE
J'ai donc officiellement intégré la secte des gens qui prennent leur bouffe en photo
Soit la barre des 65 kilos largement atteinte. J'ai jamais été aussi grosse sauf quand j'étais enceinte. Ca c'est de l'achievement…
2. CANDY CRUSH SAGA
J'ai béni puis maudit le jour où j'ai téléchargé ce jeu de merde sur mon Iphone en totale synchronisation avec mon compte facebook pour que mes amis suivent de près les étapes franchies à coup de "delicious" et "diviiiiine"!
et comme dirait une des mes copines : "t'as plus qu'à télécharger Farm Heroes Saga et ce sera double peine!". Je me suis auto-restreinte.
Alterner des plâtrées de pâtes avec un jeu complètement débile : voilà la solution miracle que j'ai trouvée pour combattre mon spleen hivernal. On peut pas dire que ça a été très efficace…
Mari, lui, il a bien essayé de trouver des solutions ("on part au soleil!", "appelle tes copines", "va rendre visite à ta mère!", "fais de la méditation!", "ferme ce putain d'Ipad"). Son combat, c'est MAN vs SAD.
Parce que pour un homme, voir sa femme se transformer en mégère aigrie, y'a rien de pire. La mégère, elle te pourrit l'existence, elle t'enfonce, elle se laisse aller, elle pleure beaucoup et ça la rend laide, elle s'impatiente avec ses enfants et finit par rendre tout le monde malheureux. Et en plus, elle arrête d'écrire sur son blog...
Mais voilà, la déprime hivernale a bien fini par laisser place au soleil. Enfin, de la chaleur, du soleil et j'ai re-attaqué avec panache cette semaine en inaugurant ma première journée en tongs! Mes larmes matinales ont disparu et je savoure ces belles journées lumineuses.
Et puis si ça revient….