Le post-traitement en photographie animalière

Par Auxoisnature
Cet article est un résumé de la conférence en ligne en direct qui s’est déroulée le 14 mai 2014 sur le thème  » Le post-traitement en photographie animalière «  avec Clément Racineux du blog Tonton Photo

Vous avez été nombreux à me demander si la conférence pouvait être consultable après. Et oui, elle l’est ! Les retardataires, les absents et même ceux qui ont assisté à l’évènement en live peuvent voir l’enregistrement du webinaire en cliquant ici ou sur l’image ci-dessous.

Important : vous devez avancer directement à 12 min. 30 pour voir le début. Avant, il ne se passe pas grand chose

Illustration créée par Clément Racineux du blog Tonton Photo


Une fois n’est pas coutume, j’écris cette article sous la forme de Questions-Réponses. Ce sont les mêmes questions que j’ai posées à Clément Racineux au cours du webinaire. Et comme ça c’est passé il n’y a pas longtemps, j’ai encore toutes les réponses de Clément dans ma petite tête ! C’est tout chaud, alors je vous livre les réponses sur un plateau avant que ça ne refroidisse !

Question : « Est-ce que c’est tricher que de traiter ses photos sur ordinateur ? Et y a-t-il une différence entre Retouche et Traitement ?

Ah … le post-traitement ! Y en a qui disent que c’est pô bien, que c’est tricher et que faut surtout pas en faire. Ben oui, la  nature est assez jolie comme ça, pas la peine d’en rajouter (c’est une pub ça non ? ). Et puis d’autres pensent que post-traiter ne fait de mal à personne, et surtout pas aux animaux qui sont sur les photos ! Alors ? qui a raison, tord ?

Non, le post-traitement sur ordinateur n’est pas tricher. Je répète : Non, le post-traitement sur ordinateur n’est pas tricher. C’est au contraire faire en sorte de délivrer des photographies qui soient le plus possible conforme à ce que le photographe a vu. Et oui un boitier reflex a tendance à délivrer des images fades lorsqu’elles sont directement issues du capteur. Comme vous shootez en RAW (nous verrons plus loin pourquoi) votre appareil enregistre, suivant ses capacités, toutes les informations de la scène. Ce sont des informations brutes, sans fioritures de traitement à la mode Scène Paysage ou Portrait.

Il y a donc de grandes chances pour que vous soyez déçus en voyant vos images sur l’ordi. Elles manquent cruellement de punch ! On a tous eu cette remarque au retour d’une sortie : « ah ben mince, ç’est pas aussi chouette que je pensais ! ». En fait, si, c’est aussi chouette. Il faut seulement avoir conscience que la photo affiché sur l’écran est un diamant brute. Avez-vous déjà vu un diamant brute avant qu’il ne soit travaillé ? J’ai eu cette chance et je peux vous dire que si vous trouviez dans la rue un diamant brute … vous ne le ramasseriez même pas ! Par contre, une fois  passé par les mains expertes du joailler, la pierre prend alors toute sa dimension.

C’est parfaitement la même chose avec vos fichiers RAW. Sans traitement, c’est bof, après le passage dans la moulinette Lightroom, la photo prend toute sa dimension ! En plus, il ne faut pas grand chose pour améliorer le rendu. Quelques modifications basiques mais essentielles suffisent à améliorer les photos d’animaux.

La photographie orignale d’un paysage de la réunion. Sans traitement, c’est fade !

Voici la photo passée en post-traitement. Mieux non ?

Enfin, il me parait essentiel de distinguer Retouche et (post) Traitement. Dans le premier cas, la Retouche, le but du photographe est de modifier de façon significative la photo originale. Il s’agit par exemple, de supprimer un élément gênant de la scène. Vous savez, la branche dans le coin à droite qui attire le regard ? Par des outils puissants, il est possible de squizzer ce que l’on veut ! Le Traitement photo, lui, n’a pas d’autre objectif que de développer la photo brute. On considère cette opération comme feu le développement argentique. Ni plus, ni moins.

Question : « Pourquoi ai-je intérêt à traiter mes photos sur ordinateur ? »

Parce que !!!!!!!!!! J’ai finalement déjà répondu à cette question dans la première. Vous avez grand intérêt à traiter vos photos animalières après la prise de vue. C’est une nécessité pour, d’une part, respecter ce vous avez vu pendant la prise de vue. Et, d’autre part, tendre vers des photographies au rendu plus pro. Qui pètent quoi !

En effet, je ne compte plus le nombre de mails ou de remarques qui me sont faites à propos du rendu de certaines photos sur le net. Faites un tour sur quelques galeries du site 500px et vous comprendrez (ici par exemple). Vous êtes beaucoup à vous (me) demander comment font ces photographes pour un tel résultat. Il y a, c’est certain, du top matériel : reflex pro, objectifs de malades, et bien sur un savoir-faire au moment de la prise de vue. Mais croyez-moi, le développement numérique des images (le post-traitement donc) y est aussi pour quelque chose !

Ci-dessous, une image brute de capture, non traitée. A coté, la même photo, qui a subi le post-traitement qui va bien. Alors, convaincu ?

Un renard roux ayant subi le développement numérique :-)

Un renard roux sans traitement numérique

Question : « quel format d’image choisir sur son Reflex à la prise de vue : JPEG ou RAW ? Et pourquoi ? »

Ne tournons pas autour du pot : c’est le RAW qui doit être réglé sur le reflex. La raison en est très simple : avec ce format, l’appareil enregistre tout ce qu’il y a à enregistrer sans aucune compression. RAW veut dire brute en anglais. Pas de destruction, pas de compression, pas de modification. La RAW, c’est pure. Comme toujours en photographie, il y a une contre-partie à payer. Le RAW, c’est pure, mais c’est lourd ! Surtout avec des boitiers allant au delà du 20 Méga Pixels.

À l’inverse, enregistrer au format JPEG offre l’avantage d’obtenir des fichiers plutôt légères. Quand un RAW pèse 20 Mo, la même photo en JPEG fera dans les 5 Mo (suivant notamment la qualité choisie). Et, comme toujours en photographie on n’a rien sans rien ! Pour avoir des photos légères, l’appareil va compresser le fichier d’origine. Autrement dit, le calculateur du boitier va enlever des informations à l’image pour le rendre plus « light ». Une espèce de cure d’amaigrissement expresse !

Evidemment, cette compression se fait instantanément ! On ne se rend compte de rien mais votre image JPEG, certes moins encombrante pour votre espace de stockage, aura perdu des informations par rapport au RAW. Vous savez, c’est exactement le même principe que le format musical MP3. Vu que l’oreille humaine ne peut entendre des sons au delà de 20 000 Hertz, des logiciels exprès vont enlever tous les sons que nous ne pourrons pas entendre. Allégeant de fait le fichier musical.

De plus, vous devez être conscient que si vous avez en tête de développer numériquement vos photos, le faire en JPEG est une grosse erreur. En effet, les logiciels de traitement photo ne travaillent bien qu’avec le format RAW. Logique puisqu’ils ont besoin d’un maximum d’informations pour sublimer la photo à travers vos traitements. Plus le fichier possède des renseignements, plus les modifications de contraste, de luminosité, de saturation par exemple seront bien exploités.

Vous pourrez toujours faire du post-traitement avec du JPEG. Vous accéderez exactement aux mêmes fonctions qu’avec le RAW. Mais vous aurez bien moins de latitude pour le traitement. Et surtout, le résultat final sera décevant.

Pour la photo de renard ci-dessous, j’étais en RAW

Question « à la prise de vue, en plus du choix entre JPEG ou RAW, y a-t-il d’autres réglages à faire pour optimiser le post-traitement ? »

Donc le RAW est sélectionné dans les menus de l’appareil (au passage, la plupart des boitiers maintenant offrent la possibilité d’enregistrer en même temps aux deux formats. Sympa ! ). Il n’y a plus grand chose à faire maintenant … sauf à vous concentrer sur la prise de vue ! Et c’est ça qui est bien avec le RAW : puisque vous aurez le fichier brute, peu importe votre réglage de la balance des blancs par exemple. Mais oui, vous savez, la balance des blancs (écrivez BDB sur les forum pour vous la péter ) c’est les réglages qu’on essaie pour voir ce que ça fait au début quand on avait un appareil numérique pour la première fois ! On a « Nuages », « Soleil », « Couvert », « Intérieur », « Tungstène » etc … Pour chaque, le rendu final est différent.

Tiens par exemple : vous récupérez votre reflex le lendemain d’une réunion de famille au cours de laquelle vous avez mitraillé la belle-mère (mitraillé en photo j’entends ). Vous faites la sortie photo du dimanche matin mais catastrophe, vous photographiez tout avec la BDB calé sur Tungstène. Arf !! Je vous dis pas l’horreur ! Mais comme vous avez shooté en RAW, ça ne vous posera aucun problème pour revoir la BDB sur l’ordinateur. Par contre, en JPEG, c’eut été bien plus difficile et destructeur sur le résultat final.

Question : «  Il existe plusieurs logiciels de traitement d’image : lightroom, photoshop, aperture, gimp, … Lequel choisir ?

Je ne vais pas m’éterniser sur cette réponse. Des milliers de photographes partout dans le monde débattent tous les jours et dans tous les forums dédiés sur le net pour prouver que c’est CE logiciel de post-traitement qui est le meilleur. Donc ne comptez pas sur moi pour vous dire que truc est mieux que bidule ! D’autant que je suis vraiment mal placé pour affirmer ce genre de choses : je travaille depuis des années avec Aperture, je ne connais donc que celui-là.

Ce qu’il faut savoir, c’est que si vous vous contentez du post-traitement basique et d’un partage classique (sur le net et impression papier normale), tous feront l’affaire. Il y a le célèbre Lightroom produit de la société Adobe. D’après ce que je sais, c’est une excellent solution pour 99,9 % des photographes animaliers. Il est puissant, intuitif, complet, et pas trop cher. Il fonctionne de plus sous Mac comme sous Windows. Photoshop est aussi délivré par Adobe mais est à destination plus des infographistes. En effet, c’est avec ce logiciel que vous ferez de la Retouche photo. Du traitement aussi, mais 95 % de ses possibilités vous seront d’aucune utilité. Et puis il coute pas loin de 1000 € (!!).

Aperture est le pendant de Lightroom conçu par Apple, exclusivement pour l’environnement Mac. Il offre grosso modo les mêmes fonctionnalités que Lightroom mais certains reprochent à Appel la faible fréquence des mises à jours. Et puis, parait-il, Aperture perd du terrain par rapport à Lightroom dans les fonctionnalités.

Je vous donne mon avis quand même : Lightroom semble être LA solution pour le photographe animalier. Ne serait-ce que par le nombre d’utilisateurs qui l’utilisent (sic). Si vous êtes coincés sur un réglage, une recherche sur internet vous donne une réponse très vite : il est fort probable qu’une personne avant vous ai eu la même difficulté.

L’interface du logiciel Apple Aperture

L’interface du logiciel Lightroom d’Adobe

Question : « Maintenant que j’ai mes photos sur ordinateur, que j’ai ouvert mon logiciel, quelles sont les ajustements indispensables que je dois faire ?

Sur les conseils de Clément Racineux, je vous présente ici les ajustements essentiels à faire en post-traitement. On peut aller beaucoup plus loin, mais moi, je ne sais pas faire ! Je me contente de quelques curseurs pour donner un gros coup de pep’s à mes images. C’est ce que préconise aussi Clément Racineux du blog Tonton Photo

  • Etape 1 : l’exposition. Chaque valeur d’une unité ajoutée ou retranchée correspond à un diaphragme de plus ou de  moins.
  • Etape 2 : le contraste. C’est la différence entre les parties claires foncées.
  • Etape 3 : la saturation. En gros c’est l’intensité des couleurs (Wikipédia :  une teinte hautement saturée a une couleur vive et intense tandis qu’une teinte moins saturée paraît plus terne et grise)
  • Etape 4 : la netteté. Comment dire … c’est pour rendre l’image plus … nette
  • Etape 5 : gestion du bruit. Un outil formidable pour ceux qui ont un appareil générant du bruit rapidement.
  • Etape 6 : la balance des blancs. Cela permet de corriger la dominante de couleur en fonction de la lumière de la scène.
  • Etape 7 : la correction de l’objectif. On se rend tous compte de l’énorme avantage du numérique sur l’argentique. Mais ça … rendez-vous compte : pouvoir, rien qu’en indiquant au logiciel votre objectif, supprimer les distorsions optiques. C’est carrément magique non ?

Voici les ajustements que j’utilise le plus sous Aperture (il y en a plein d’autres !)

Question : « pour l’export, quel format dois-je choisir ? TIFF ? JPEG ? RAW ? »

Export ? … est-ce qu’il faut maintenant vendre sa photo sur le marché étranger ? L’export, dans le domaine du post-traitement c’est l’enregistrement de votre image dans un autre format que le RAW. Parce que rassurez-moi, vous ne pensez tout de même pas à garder vos images en RAW une fois post-traitées ? Ouf !! J’ai eu peur

Car oui, une fois le développement numérique terminé, il faut exporter votre photo. Enfin … il faut …  Je devrais dire : vous pouvez exporter votre photo. L’export n’est pas une obligation ! Tout dépend de ce que vous souhaitez en faire.

  • Rien ? Ok, dommage certainement, mais pourquoi pas. Donc ça n’est pas la peine d’exporter; gardez le en RAW.
  • Partager sur Facebook, par mail à vos amis  ou sur votre site internet ? Un export au format JPEG est parfait. Nous l’avons vu au début, c’est un format léger, en plus d’être universel.
  • Imprimer sur un beau calendrier pour la fête des mères (c’est bientôt ). Le JPEG là encore nickel.
  • Imprimer pour un agrandissement en vue d’une expo ? Le JPEG ira aussi très bien. Mais un fichier TIFF peut aussi être envisagé. Il conserve toutes les données de l’image mais pèse très très lourd. A voir.
Pour en savoir plus, je ne peux que vous recommander ce tutoriel vidéo fait par Clément et disponible en cliquant là : Pourquoi et comment développer vos photos avec Lightroom ?

Et vous, faites-vous du post-traitement pour vos photos animalières ?