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Des manifestants ont défilé au Brésil contre le Mondial qui débutera dans moins d'un mois - REUTERS / Ricardo Moraes
Sous les cris de "Hey Fifa, retourne en Suisse!", quelques milliers de manifestants ont bloqué la circulation ce jeudi dans plusieurs grandes villes du Brésil à 28 jours du Mondial.A Sao Paulo, ville du match d’ouverture du Mondial le 12 juin prochain, la police a dispersé en début de soirée, avec des gaz lacrymogènes, un groupe de manifestants qui avaient enflammé des barricades. Des images aériennes de TV Globo montraient quelques casseurs en train de saccager un concessionnaire d’un fabriquant automobile partenaire officiel du Mondial.Au moins 20 manifestants ont été interpellés avant d’être relâchés pour 13 d’entre eux. Deux photographes de presse ont été légèrement blessés. A Rio de Janeiro et Brasilia, la police a également fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes de manifestants. Les anti-Mondial brésiliens avaient convoqué des manifestations sur les réseaux sociaux pour mesurer leur capacité de mobilisation à l’approche de la coupe du Monde. Ces manifestations ont réuni en tout environ 10 000 personnes à Sao Paulo, Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus. Encadrées de très près par les forces de l’ordre, elles se sont déroulées très majoritairement de façon pacifique et même festive, autour du slogan "Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue!".
Les principaux rassemblements ont eu lieu dans la mégapole de Sao Paulo, où plusieurs cortèges tout au long de la journée, ont réuni 6.000 personnes, selon les autorités. Dans la matinée, quelque 3.000 membres du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) avaient brûlé des pneus aux abords du stade Itaquerao, où aura lieu le match d’ouverture Brésil-Croatie. A Recife (nord-est) où la police militaire (PM) est en grève depuis trois jours, certains habitants en ont profité pour piller des magasins. Plusieurs personnes ont été arrêtées.A Rio, 700 manifestants, certains enroulés dans des drapeaux brésiliens, ont protesté devant la gare Central do Brasil. Ils ont brûlé un énorme billet symbolique d’entrée pour un match aux cris de "Fifa go Home!". A Brasilia, 200 manifestants se sont concentrés près de la gare routière. "Dilma, écoute, pendant la Coupe il y aura de la lutte", scandaient les protestataires. "Le peuple n’a pas accès à la Coupe et tout cet argent public aurait dû être investi ailleurs. La seule façon de changer le pays est de descendre dans la rue", a déclaré Karina, une étudiante de 19 ans, membre d’un groupe féministe à Sao Paulo.La présidente Dilma Rousseff a assuré de son côté, lors d’une cérémonie publique, que les Brésiliens "sauront très bien recevoir leurs visiteurs".FG